DERNIERE DEPOSITAIRE DES TRADITIONS DE NOTRE CAVALERIE
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"L 'Histoire ne saurait se passer de faste et de
decorum".*
*Extrait de "Napoléon et la Cour Impériale"
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Chaque fois que l'Escorte Royale, trompettes sonnantes, timbales grondantes, traverse Bruxelles pour participer aux grandes cérémonies du Royaume, c'est une part de rêve et d'épopée qu'elle offre au public.
Les ébrouements des 131 élégants chevaux de selle, quelques hennissements étouffés, les claquements cadencés des fers sur les pavés, le cliquetis des fourreaux des sabres contre les étriers, les imposants bonnets à poils des cavaliers, les fanions tricolores agités par le vent sous le fer des lances, et ce sont tous nos cavaliers militaires d'autrefois, guides, lanciers, chasseurs à cheval, gendarmes, artilleurs, qui revivent un trop court instant...
A la fois actrice et témoin des fastes et des deuils de notre
Monarchie, l'Escorte Royale, assurée par les cavaliers de la Gendarmerie,
fait partie intégrante des grandes heures historiques de notre pays.
HERITIERE D’UNE LONGUE TRADITION
De tout temps et partout en Europe l'escorte des monarques et de leur entourage requit une attention particulière. Le prestige accordé à ces cortèges fut toujours rehaussé par la présence d'une unité de cavalerie chargée de protéger leur personne, les membres de leur famille ainsi que leurs hôtes les plus illustres.
La Belgique n'échappa pas à cette tradition. Dès l'accession au trône de notre premier souverain S.M. Léopold 1er c'est à la cavalerie de la Garde civique et de l'Armée que furent confiées les escortes d'honneur comme le prévoyait le Règlement de garnison. Cette tradition fut conservée par ses successeurs jusqu'à la veille de la Première Guerre Mondiale. La décision de donner préséance à la cavalerie de la Garde Civique de Bruxelles (le célèbre escadron Marie-Henriette) sur l'Armée - principalement le Régiment des Guides - fut difficilement admise par le milieu militaire et provoqua quelques heurts d'amour-propre, ainsi que l'a fait judicieusement remarquer M. E-A Jacobs, Conservateur en Chef au Musée Royal de l'Armée et d'Histoire Militaire.
Dès
1918 se posa la question de la création d'une "Escorte Royale" permanente,
une unité de prestige dotée d'une tenue de parade, chargée,
à l'instar du protocole en vigueur dans nombre de pays étrangers,
des escortes de nos Souverains, de la Famille royale et de leurs invités
officiels. L'événement qui précipita les choses fut
la motorisation de nos régiments de cavalerie, en veilleuse depuis
1935 et décidée officiellement en 1937. Seule la Gendarmerie
conservait ses chevaux et ce fut tout naturellement que l'on se tourna
vers elle pour assurer d'éfinitivement l'Escorte Royale. Celle-ci
est une unité temporaire forte de 131 cavaliers dont les effectifs
sont prélevés sur ceux de la Réserve Générale
(ex Légion Mobile) et de l'Ecole Royale de Gendarmerie. Dans toute
la mesure du possible ce sont les mêmes cavaliers et les mêmes
chevaux qui en font partie.
La première sortie en tenue de gala de la toute nouvelle Escorte
Royale de Gendarmerie eut lieu à Liège le 20 mai 1939 à
l'occasion de l'inauguration de l'Exposition de l'eau par S.M. le Roi Léopold
III. Quelques jours plus tard elle se fit applaudir à Bruxelles
à l'occasion de la visite officielle de la Reine Wilhelmine des
Pays-Bas. Dans chaque cas, les Souverains avaient pris place dans le landau
de gala "Le Diamant", voiture qui est exposée aujourd'hui au Centre
d'Histoire et de Traditions de la Gendarmerie, Avenue de la Force Aérienne
1040 Bruxelles (Etterbeek).
UN CEREMONIAL IMMUABLE
L'Escorte Royale reprit ses fonctions dès la fin de la Seconde
Guerre Mondiale; sa première mission s'effectua àl'occasion
de la visite officielle du Général de Gaulle (dernière
sortie des attelages de la Cour). Depuis lors elle prend part à
tous les événements, joyeux ou tristes, qui ponctuèrent
notre histoire nationale. Si aujourd'hui elle n'escorte plus (hélas)
que des voitures automobiles, son organisation et ses évolutions
restent identiques à celles prévues par le règlement
en vigueur avant 1940, à la belle époque des attelages de
la Cour.
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L'inspection à pied et à cheval précèdent
l'arrrivée des pelotons sur la cour d'honneur. Les trompettes sonnent
le "rassemblement à cheval", le "garde-à-vous", "le Salut
à l'Etendard"...
Autant de moments toujours chargés d'émotion même pour les habitués. Les Saluts du sabre, salut à l'Etendard sont liés aux escortes de nos souverains : Lorsque l'Escorte Royale sort au complet, l'Etendard prend toujours place dans ses rangs. Cet étendard porte les inscriptions "CAMPAGNE 1914-1918"et"VELDTOCHT 1914-1918". Il est porté aujourd'hui par le Capitaine-commandant Delanghe. Une fois les pelotons formés, l'Officier adjoint au Commandant de l'Escorte Royale se porte alors au galop rassemblé au devant de son supérieur... et le Commandant passe lentement, en appuyer, l'inspection de la troupe alors que le corps des trompettes exécute une étincelante marche de cavalerie. L'escadron quitte alors le quartier tandis que les trompettes sonnent la "Marche à cheval" précèdée et suivie du retrain de l'Escorte Royale... |
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La fanfare est précédée du timbalier qui conduit son cheval avec un enrenement tout a fait particulier, les renes étant fixés aux etriers. La fanfare est la seule sous unité de l'escorte a posseder deux tenues distinctes car elle constittue également le Carroussel avec une tenue de garde Brabançon | ||
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L'ordre de défilé est le suivant:
- 3 cavaliers de flèche-avant (chevaux bais)
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Les "petites escortes" qui sortent pour la remise des lettres de créances des Ambassadeurs accrédités en Belgique se composent de 7 trompettes et deux pelotons, sous le commandement d'un chef d'escadron (Capitaine-commandant). L'Etendard ne participe pas aux petites escortes. L'Escorte Royale tut commandée successivement par les Colonels
Dethise, Wi-Imet, Plaquet, Lorgé, Bogaert, Aelbrecht, Hendrix, vintevogel.
Elle est actuellement aux ordres du Colonel J. Koninckx. Il monte régulièrement
le hongre bai brûlé Spirit; son deuxième cheval est
le jeune bai Cristal qui doit encore être complètement formé;
ces deux chevaux sont soignés et entraînés avec amour
et compétence par le 1 MDL Julien Bertout).
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UNE TENUE PRESTIGIEUSE
Sur base des instructions ministérielles données par le Ministre de la Défense Nationale, on se mit à l'ouvrage dès la fin de 1937 pour créér une tenue qui respectât la tradition sans verser dans la fantaisie ou copier l'étranger.
Avec la collaboration du peintre et célèbre uniformologue
James Thiriar on fixa un uniforme qui rappelait la légendaire tenue
de la Légion de gendarmerie d'élite de la Garde impériale
de Napoléon, dont l'élément le plus caractérisque
est certes l'imposant bonnet à poil.
Diverses particularités existent dans les tenues:
Toutes ces tenues, armes et accessoires sont soigneusement rangés,
étiquetés, répertoriés dans un vaste magasin-vestiaire,
véritable "caverne d'Au-Baba" dont les trésors feraient se
pâmer tous les amateurs de "Militaria" Ce magasin est géré
"de main de maitre" par Marleen Provoost que tous les cavaliers appellent
""Maman" ou "Moeder". Lors des sorties de l'Escorte elle est assistée
par l'ancien magasinier 1MDLC Claude Lambert
Les services de la Gendarmerie Belge
possèdent une collection très importante d'ouvrages, de documents
et de materiel authentique; ils sont gratuitement consultables sur rendez
vous auprès du Centre d'Histoire et des Traditions de la Gendarmerie
33 avenue de la Force Aérienne
B-1040 Etterbeek
32 26 426 929
cliché et réécriture Francis Tillemans
sur un article original de Pierre WOLF extrait de sBs
News 1/2000