RODEO POOR SUITE...

Inspiré sans doute par les dernières publications dont je lui avais parlé (le langage Eequus, la monte naturelle, la méthode par Ellie,..) Mon ami Don Juan, le comte de Foste puisque ma filleule atteignait les douze ans âge auquel lui avais-je expliqué les sorties à cheval sont autorisées accompagnées de personnes majeures, Juan donc se mit en devoir de débourrer le poulain issu de champions qu'il lui avait offert à sa naissance onze ans plus tôt.

Peut-être parce que nous ne réussîmes jamais à lui passer un licol, nous eûmes bien un peu de mal à sortir cet animal qui depuis lors avait passé toute son existence dans son box.
Mais dès qu'il en fut sorti, destinant ce cheval à ma petite princesse, je dus m'incliner devant la justesse du vieil adage, "A vieux cheval jeunes jambes"., car nous eûmes, dès la sortie de l'écurie droit à un spectacle de haute école, comme jamais encore à Saumur ou à Vienne je n'en avais vu de pareil : une succession de cabrioles, croupades, cabrades, pirouettes et autres manifestations de la vitalité de ce superbe animal.

  Juan m'expliqua rapidement que les étalons sont toujours plus vifs et je me choisis afin de bénéficier du spectacle comme poste d'observation élevé, la muraille de ballots de paille qui ceinturait les écuries.

Juan comme à son habitude confiant en sa bravoure et sa maîtrise, n'eut toutefois que le temps de laisser choir le fouet à lanière dont il s'était muni pour courir vers la barrière car d'un bond prodigieux ce cheval nous démontra ses aptitudes innées pour le parcours complet et dans un magnifique galop nous le vîmes rejoindre dans les pâtures ma jument "Peutêtre" qui passait gentiment.

Juan décida de le suivre car il ne souhaita pas qu'il lui arrivât quoique se soit ce dont pour "Peutêtre", je lui fut gré. Enfourchant sa moto, je le vis s'éloigner, pétaradant, klaxonnant faisant à lui seul plus de bruit qu'un équipage complet de vénerie.

Quel spectacle superbe qu'un cheval au naturel galopant librement, digne fils du vent et des prairies immenses... Plusieurs heures passèrent et lassé d'attendre je décidai de quitter mon observatoire et rentrer chez moi.

La suite tragique, je ne l'appris que bien plus tard de la bouche de mon ami Franz Von Suppé, le commandant des cavaliers légers de Rodenbach qui n'eut pas de mots assez durs pour critiquer l'irresponsabilité du conducteur dans le récit qu'il me fit.

Le cheval fatigué sans doute par 20 km au galop et toujours suivi par mon ami le comte de Foste sur sa moto qui lui aussi était fourbu, ne fit pas un écart salutaire pour éviter un véhicule automobile qui le percuta violemment et continua sa route sans s'arrêter.

La blessure fut sévère, le vétérinaire du consacrer plusieurs heures d'intervention afin de reconstituer les tissus musculaires arrachés aux membres postérieurs juguler et réduire les plaies et fractures faciales.

Le cheval ne récupérera jamais selon le commandant car il est devenu borgne et boiteux. Pensez-vous ma chère Hippolyte qu'il nous faut abréger les souffrances de cette pauvre bête, n'est pas la une fin encore plus atroce?

Votre Candide

Tout d'abord mon ami faîtes confiance aux hommes de l'art de guérir, nos vétérinaires sont compétents, parfois un peu bougons ou francs mais leur dévouement n'a d'égal que l'amour que vous portez à votre cheval dénommé 'Peutêtre".

Je suis entièrement l'avis du commandant car votre ami Juan est totalement irresponsable et je serais bien aise de vous savoir plutôt auprès du régiment que près de ce galant. 

Votre muraille de paille est en danger extrême, sortir un cheval non entravé est insensé dans une écurie, et confiner un "poulain" de 11 ans dans un box ou des stalles depuis sa venue au monde est tout bonnement criminel et néfaste pour la santé de nos montures.

Un cheval DOIT bénéficier d'exercices réguliers, et le débourrage s'il doit être réalisé avec fermeté par des personnes compétentes ne peut sous peine d'obtenir des chevaux vicieux et rétifs, s'obtenir par cruauté, mais laissons cela pour des considération quant à votre sécurité. 

Je suis parfaitement rassérénée de vous savoir en sa garde et couvert par une couverture d'assurance adéquate. S'il me paraît évident connaissant le commandant avec lequel vous partez chevaucher, qui jamais n'acceptera vous voir sortir un cheval non entraîné et non familier aux sorties en groupe, que vous n'accepteriez pas plus une monture que ne soit pas en état physique, par contre concernant les accidents, j'ai discuté avec notre pandore, ce bon Monsieur Mathamor de La Palice qui ne sait rien de ce qu'il ignore, et qui n'ignore rien de ce qu'il sait, et qui me charge de vous rappeler ces propos:

 Quant aux avertisseurs sonores l'article 33.2 stipule qu'ils "doivent être le plus brefs que possible. 
Ils ne sont autorisés que pour donner un avertissement nécessaire en vue d'éviter un accident, et en dehors des agglomérations, s'il y a lieu d'avertir un conducteur qu'on se propose de dépasser" 

 Dès qu'il y a accident, se sont les articles 51 et 52 du code de la route qui sont d'application. 

Un accident est tout événement qui a porté dommage à une personne circulant sur la voie publique. 
Ainsi peuvent être repris comme accident la chute de cheval suite au passage d'un chien, le cheval qui rue et heurte un objet, un cheval ou autre animal voire une personne, la contusion d'un quidam trébuchant sur la haridelle d'un van pour ne citer que quelque cas en rapport avec l'équitation. 
Remarquez mon cher Candide que les piétons désormais protégés comme usagers faibles de la voie publique, même s'ils se relèvent indemnes, seront toujours considérés légalement décrits comme contusionnés. Je vous conseillerais de tenir le même type de raisonnement et de formuler de pareilles réserves si d'aventure malheur vous advenait. 
Je vous expose ma conduite en cas d'accident. 

 EN CAS D'ACCIDENT (Art 52) 

Précautions 

"Toute personne impliquée dans un accident doit prendre les mesures nécessaires pour garantir la sécurité de la circulation et conformer aux disposition de l'article 51 " 

Par mesure de sécurité si un ou des véhicules à moteur sont impliqués coupez les contacts et quittez les véhicules ainsi que la chaussée. avec des chevaux éloignez les cavaliers et voitures non impliqués et placez les sous surveillance en un lieu sur . 

Obligations 

Toute personne impliquée dans un accident doit porter secours aux blessés le cas échéant, communiquer son identité aux autres parties, procéder aux constatations utiles 

Porter secours aux blessés 

 En cas de nécessité, il faut porter secours aux blessés (52.3) 
soit vous disposez de connaissances suffisantes (formation médicale, secourisme) et vous êtes tenu de porter de manière active secours, de demander à une autre personne de contacter les services de secours (Police, Gendarmerie, ambulance...) si vous ne pouvez le faire vous même 

  soit vous ne disposez pas de ces connaissances et vous êtes dans l'obligation de contacter les services compétents de chercher des secours (notez les renseignements écrits avant de partir) 

Pour être efficace il faudra communiquer en parlant distinctement (tel 101 GSM 112) 
- le lieu précis 
- la nature de l'accident 
- le nombre de blessés et la gravité (réanimation nécessaire) 
- l'accessibilité aux blessés (désincarcération nécessaire) 

  exemple : E411, borne km 75.2 direction Luxembourg, bande de droite, collision en chaîne, pas d'incendie, 3 voitures, pas de camions, signalisation en place, 7 adultes dont 5 blessés légers, 2 personnes en état de choc, une personne présentant hémorragie hauteur tibia fracture probable, 3 enfants dont un sans connaissance, pouls régulier, désincarcération non nécessaire, personnes évacuées de l'autre côté du rail de sécurité... 

DÉLIT DE FUITE 

Particulièrement pernicieux pour les cavaliers est le DÉLIT DE FUITE .  Le code précise "qu'est puni d'un emprisonnement de 15 jours à 6 mois et d'une amende de 200 à 2000 BEF (à multiplier par 200 coefficient multiplicateur) ou d'une de ces peines seulement tout conducteur de véhicule ou d'animal qui sachant que ce véhicule ou cet animal vient de causer ou occasionner un accident dans un lieu public, ou quiconque sachant que lui-même vient de causer ou occasionner un accident dans un lieu public prend la fuite pour échapper aux constatations utiles même si l'accident n'est pas imputable à sa faute. 
Si l'accident a entraîné pour autrui des coups, des blessures ou la mort..., le coupable est puni d'un emprisonnement de 15 jours à deux ans et d'une amende de 400 à 5000 BEF (à multiplier par 200 coefficient multiplicateur) ou d'une de ces peines seulement ." (Art 33 A.R. 16/3/68 

 Si donc circulant en groupe l'un d'entre vous occasionne un accident ou en est victime, prenez la peine de noter le plus rapidement des détails tels la description des lieux, des circonstances, les témoins éventuels, et procédez devant témoins aux échanges de coordonnées si le constat ne peut absolument être réalisé sur place. 
Autant que possible faites établir un constat par la police ou la gendarmerie et en tout cas s'il y a blessés ou si un piéton est impliqué (En terminologie légale le piéton , en tant que partie en cause, et qu'usagé faible est présumé bénéficiaire et victime, il sera de toute façon considéré comme contusionné (c-a-d blessé) et par conséquent pourrait prétendre à des dommages et réparations d'où l'intérêt d'un constat bien documenté). 

  Procéder aux constatations 

Toute personne âgée de plus de quinze ans est tenue de présenter sa carte d'identité ou le titre qui en lieu 
-aux autres personnes impliquées dans l'accident qui le lui demandent (Art 52.2.1,52.3.2) 
-à toute réquisition d'un agent qualifié faite à l'occasion [...] d'un accident [....] (ART 59.1) 
de rester sur place afin de faire en commun les constatations nécessaires s'il n'y a pas de blessés, ou à défaut d'accord ou en présence de dommages corporels, de permettre à un agent qualifié de procéder aux constatations nécessaires. 

  Ne se soustrait pas à l'obligation de rester sur place la personne qui s'éloigne momentanément du lieu de l'accident pour porter secours aux blessés ou pour faire appel à un agent qualifié 

après avoir fourni, s'il y a des personnes présentes, l'indication de ses noms, adresse à l'une de celles-ci. 

Toutefois si aucun agent qualifié n'a pu être touché dans un délais raisonnable, les personnes impliquées sont tenues de faire la déclaration de l'accident dans les 24h au plus tard soit au bureau de police ou de gendarmerie le plus proche soit à celui de leur domicile ou de leur résidence (Art 52.2.3,52.3.3)" 

 Ne limitez jamais indiquez qu'aucun dégâts ni contusion immédiatement apparente n'été constaté, vu l'état de choc un détail peut vous avoir échappé, une lésion ne dévoiler les premiers symptômes qu'ultérieurement.

Rester toujours calme et poli, tout le monde y gagne.

Mais mieux encore prévenez les accidents.
A cet égard inspirez vous mon cher des pilotes et des navigateurs, à moins de rechercher le danger et de courtiser la camarde, aucun ne songe à s'embarquer pour une course au large sans avoir au préalable vérifié le matériel, les cartes et défini un périple dont normalement une copie reste au port d'attache. En cours de route le point est effectué régulièrement ainsi la marche peut elle être corrigée et en cas de problème éventuel (non arrivée dans les délais prévisibles) sait-on par où envoyer les secours.
Songez également que le temps et la bonne fortune sont inconstants et que tout voyageur avisé prévoit au delà de l'horizon immédiat.

 Dans notre monde actuel, même pour une courte escapade songez à ces règles simples, emportez avec vous une pièce d'identité, les références de votre contrat d'assurance, votre carte de licence si vous êtes membre d'une fédération ou d'un cercle équestre, une carte de téléphone ou un GSM (appel au secours = 112), le nr d'appel de votre vétérinaire, une carte récente (celle de Ferraris pour décorative quelle soit peut rester au mur), si votre monture accepte les fontes une trousse de premiers soins et une trousse de maréchalerie, un vêtement de pluie, une lampe de poche. Sans vouloir vous effrayer, même dans notre monde civilisé (ou si vil, lissé) l'aventure reste au bout du chemin.""

Dernier point, si par malheur, il vous surviendrait d'être victime d'un accident, ne restez surtout pas sur le sentiment d'échec et d'insécurité, entraînez vous et votre monture dès que possible à surmonter une situation semblable, sans rechercher comme votre détestable compagnon à accumuler fautes, erreurs de jugements et comportements criminels. Prenez mon cher Candide exemples et conseils après de réels cavaliers expérimentés et sachez qu'eux mêmes malgré toute leur maîtrise et leur expérience ne sont jamais à l'abri d'une mésaventure. Prudence est la mère de la sécurité et qui veut aller loin ménage sa monture..

Votre Hippolyte