Les grands maitres et leur pratique équestre ....

L'Hotte :

La synthese au service du cheval

En avant Calme et Droit...

Alexis L Hotte 25 mars 1825 - 3 février 1904.
L'hotteL'amour du cheval et de l'équitation:
Alexis L'Hotte entre à Saint-Cyr en novembre 1842.
Il reçoit en 1845, de Rousselet alors qu'il est  sous-lieutenant, un premier enseignement et ressort  de l'École de cavalerie en 1846. avec le numéro un 

En 1848, L'Hotte passa trois mois à Saumur où il fréquentele Comte d'Aure, écuyer en chef 

En 1849, L'Hotte, stationné avec ses cavaliers à Lyon, fit la connaissance de Baucher

L'Hotte se lie d'amitié avec ses deux maîtres et ces amitiés ne seront brisées que par la mort.

En 1850, L'Hotte fut envoyé, comme lieutenant d'instruction, à Saumur.D'Aure, écuyer en chef, devait inspirer à L'Hotte " une passion égale " à celle inspirée par Baucher.

En 1864, un décret nomma le commandant L'Hotte écuyer en chef à l'École impériale de cavalerie. Il y excelle tant par sa diplomatique modestie que par la synthèse de l'enseignement de ses trois maîtres dans leurs premières manières.  Il ne connaîtra pas la deuxième manière de Baucher qui n'ensignait plus suite à son accident et d'Aure venait de s'éteindre.

Fin 1868, L'Hotte est nommé colonel. En 1872 et 1873, le colonel L'Hotte espionnera en Lorraine, les manœuvres des Prussiens et  en rapporta de nombreux renseignements. 

Promu général de brigade en avril 1874 et placé à l'état-major général de l'armée, L'Hotte reçoit mission d'établir les éléments d'un règlement pour la cavalerie. L'École du cavalier, texte pratiquement rédigé par L'Hotte, fut inséré dans le fameux Règlement du 19 juillet 1876 sur les exercices de la cavalerie, qui resta jusqu'au bout le livre des cavaliers militaires français, donnant la primauté à l'initiative. Cela, si l'on veut être bien franc, c'était du d'Aure codifié noir sur blanc. Enfin, ce règlement introduisait le trot enlevé dans la cavalerie française. 
En 1875, L'Hotte devait retourner à Saumur, cette fois comme général commandant l'École. 

En 1890, atteint par la limite d'âge, il passa au cadre de réserve et s'éteind  le 3 février 1904 après une retraite à Lunéville entouré de ses chevaux. 
 
 

Son Oeuvre 

L'Hotte dans ses théories effectue une synthèse ayant retenu de Rousselet le cheval " droit ", L'Hotte, il conserve de d'Aure le cheval " en avant ". Quant au cheval " calme ", il provient de la tradition de l'école française militaire français et des écrits de de la Guèrinière.

De  Baucher, L'Hotte garde ausi la pédagogie Baucher n'ayant pas selon les termes de l'Hotte écrit " une équitation méthodique et raisonnée à un point inconnu jusqu'alors... le cheval était amené à la soumission sans que jamais l'occasion de se défendre lui ait été offerte ".

L'Hotte conclut aussi la querelle des Ecoles : " Il en est tout autrement des polémiques qui ont surgi entre d'Aure et Baucher. Là se voient, mises en présence, deux doctrines bien distinctes, fortement exposées, et, selon que l'on envisage l'équitation de campagne ou l'équitation savante, il y a lieu de donner la préférence à l'une ou à l'autre.

Je me suis étendu trop longuement sur les équitations Baucher, d'Aure et Rousselet, pour que les différences qui les distinguent ne ressortent pas avec évidence de ce que j'en ai dit. Je n'ai donc pas à revenir sur ce que chacune d'elles présente de caractéristique, et je termine le rapprochement que l'on peut faire entre les trois célèbres écuyers, en disant :

Rousselet se présente surtout comme continuateur des traditions du passé, tandis que d'Aure, et Baucher plus encore, apparaissent comme chefs d'école.

Rousselet joignait à une grande habileté de praticien et à une expérience éclairée, un genre de talent d'exécution bien personnel, tout en se rattachant intimement à celui des anciens écuyers, et qui lui a attiré, à juste titre, l'admiration de ses contemporains.

Mais, en équitation, pour devenir chef d'école, les aptitudes spéciales, l'expérience, le talent d'exécution ne suffisent pas. Il faut, en outre, un génie créateur, une haute portée d'esprit et un ensemble de qualités pouvant, il est vrai, différer suivant la nature propre à chaque maître, mais qui doivent, dans tous les cas, être éminentes dans l'ordre qui leur est particulier.

Baucher et d'Aure, de natures si différentes, comme on a pu en juger par ce que j'ai dit de ces deux illustres maîtres, remplissaient, tous deux, et à un degré supérieur, les conditions qui les destinaient à devenir chacun chef d'une école.

À mon étude sur d'Aure j'ai joint des détails concernant le manège du Roi et celui de Saumur.
Dans mon étude sur Rousselet, apparaissent, pour les citer dans leur ordre chronologique, les manèges de l'École des chevau-légers de la Garde, de l'École militaire de Paris, de Versailles, de Saint-Germain, de Saumur.

J'ai ainsi mis en scène les grands centres équestres que les dix-huitième et dix-neuvième siècles présentent, ainsi que les écuyers qui y ont le plus brillé ; et les développements dans lesquels je suis entré sur mes deux maîtres ont mis en lumière les deux hommes qui, au cours du siècle qui s'achève, ont occupé la plus grande place dans l'histoire de l'équitation." 
 

Mais si u cours de son travail, le général L'Hotte jette un coup d'oeil d'ensemble sur les différentes méthodes de dressage. Avec la sereine impartialité, la parfaite équité qui le caractérisaient, il n'en condamne aucune.

Ce sera, peut-être, une déception pour certains, qui s'attendaient à trouver dans cet ouvrage un recueil de «recettes» infaillibles pour faire de tous les chevaux des merveilles de légèreté et de tous les cavaliers des écuyers accomplis. C'est le cas de se rappeler l'anecdote racontée par Gaspard Saunier et rapportée dans les Souvenirs du général L'Hotte :

"Je me souviens qu'un des premiers seigneurs de France, conduisant son fils chez Monsieur Duplessis, qui était alors à la tête de tous les célèbres écuyers que j'ai nommés, je me souviens, dis-je, que ce seigneur lui dit, en l'abordant : 

«Je ne vous amène pas mon fils pour en faire un écuyer, mais je vous prie de vouloir bien lui enseigner à bien accorder ses jambes et ses mains avec la pensée de ce qu'il voudra faire faire à son cheval.»

M.Duplessis lui répondit devant moi, qui avais l'honneur d'être alors un de ses disciples : «Monseigneur, il y a environ soixante ans que je travaille pour apprendre ce que vous me faites l'honneur de me dire; et vous me demander là précisément tout ce que j'ambitionne de savoir.»

Methode & cours


Et le mieux c'est encore d'écouter le grand cavalier et pédagogue qu'il fut : 

C'est sous l'inspiration de mes deux illustres maîtres, Baucher et d'Aure, et en m'éclairant aussi d'une longue expérience, aujourd'hui mon partage, que je vais aborder quelques questions équestres.

 «Aucune méthode, quelque logique et bien ordonnée qu'elle puisse être, ne saurait donner des résultats infaillibles; toute action équestre exigeant, pour obtenir l'effet qu'on attend, ce qu'aucun écrit ne saurait donner : l'à-propos et la mesure, autrement dit le tact équestre. Ici surtout, on peut dire : Tant vaut l'homme, tant vaut le moyen.»

En équitation, il faut savoir beaucoup pour pouvoir en bien enseigner même les éléments.
Au savoir l'écuyer doit joindre l'intelligence, la volonté et, avant tout peut-être, le sentiment propre à son art, aussi utile pour le guider dans son enseignement que dans sa pratique personnelle.

Dans son enseignement il doit distinguer :
 - Les Principes, bases fondamentales de l'art, établies par l'expérience et justifiées par le raisonnement;
 - La Doctrine, qui trouve son expression dans les théories découlant de l'ensemble des principes reliés entre eux;
 - Les Moyens, qui sont les procédés d'exécution;
 - La Méthode, qui unit aux préceptes les moyens et règle l'ordre de leur emploi.

Les moyens, servant à l'application des principes, ne sauraient être fixés d'une manière invariable, soit qu'il s'agisse du cavalier, soit qu'il s'agisse du cheval.

La conformation, et aussi le caractère du cavalier, la nature propre à chaque cheval, demandent fréquemment, dans l'emploi des moyens, des tempéraments ou des modifications que le savoir et l'expérience du maître peuvent seuls lui faire saisir.

Il faut aussi, qu'aidé de son jugement, qui d'ailleurs doit toujours le guider dans sa pratique personnelle comme dans son enseignement, il sache choisir, parmi les préceptes, ceux qui peuvent être appliqués par l'homme qu'il instruit, ou qui répondent à l'emploi auquel le cheval en dressage est destiné.

Quel que soit cet emploi, le point de départ de l'obéissance du cheval est le même. Il ne saurait, évidemment, se trouver dans le désir de nous être agréable, et encore moins dans l'accomplissement du devoir. Il réside uniquement dans l'instinct de conservation de l'animal, qui le porte à éviter la douleur, en répondant à l'avertissement venant des agents qui peuvent la provoquer et, au besoin, la produiraient jusqu'à l'obtention de l'obéissance. Nos moyens de domination n'ont pas d'autre base.

Leur empire s'incruste chez le cheval à l'aide de la mémoire, cette faculté de se souvenir, que le cheval possède à un haut degré, et qui le conduit à discerner, dans les impressions qu'il reçoit des aides, les nuances si variées que comporte leur langage.

C'est à lui, qu'en principe, le cheval doit obéir, et non à la routine, à laquelle il n'y a lieu de faire appel que lorsqu'il s'agit d'un dressage élémentaire, appliqué au cheval destiné à obéir à toutes mains.

La routine est le résultat de nombreuses répétitions de mouvements, exécutés toujours dans le même ordre, qui fait que, en ayant contracté l'habitude, le cheval les exécute de lui-même, et parfois à l'encontre de la volonté de son cavalier.

Pour y parer -et cela est indispensable lorsque le dressage a des visées un peu élevées- il faut varier constamment l'ordre des mouvements et ne jamais permettre au cheval d'en prendre l'initiative.

L'exécution ne doit alors se faire qu'au commandement des aides, le cheval étant maintenu dans leur respect plutôt encore que dans leur crainte, et, ici, il appartient à leur langage seul, non plus à la routine de présider à l'obéissance du cheval qui, d'autre part, et quelque soit le but du dressage se trouve influencée par le moral du sujet, son tempérament, son degré de sang, sa conformation.

Le moral du cheval est la source d'où émane sa prédisposition à nous livrer ses forces ou, au contraire à les retenir. De là, les chevaux francs, généreux ou, au contraire, rétifs, ramingues.
Son tempérament lui fait apprécier, de façons variables, le toucher des agents appelés à le gouverner. Ici, le cheval chatouilleux est à signaler d'une manière particulière.

Son degré de sang, point de départ de l'énergie et de l'élasticité de ses actions, est établi par son origine, qui le rapproche plus ou moins des races supérieures, arabe ou anglais de pur sang. On peut dire, sans grande exagération, que, chez le cheval destiné à la selle, que la noblesse du sang remplacera presque tout ce qui pourra lui manquer, tandis que rien ne saurait la remplacer. Ceux-là seuls qui en sont dotés sont d'acier; les autres, les chevaux communs, ne peuvent être que de fer.

La conformation est jugée à l'aide des connaissances que tout vrai cavalier doit posséder sur l'extérieur du cheval, la distribution du poids, dont la bonne répartition est indispensable à la régularité de ses allures, à la facilité de sa conduite.

Le cheval de selle devant être célère, la légèreté est l'une des conditions primordiales qu'il doit remplir, sa mobilité étant en principe, en raison inverse de son poids.

Il n'en est pas autrement chez l'homme. On ne voit pas d'hercules, de lutteurs, ces hommes à constitution athlétique, avoir leur place parmi les gymnastes. Leur poids s'y oppose, en prenant la prédominance sur leurs puissances musculaires, malgré ses développements.

Le cheval lourd, en perdant sa mobilité, perd aussi son individualité, et on peut dire que, à moins d'être doués de hautes qualités, sous la selle tous les lourds chevaux se ressemblent.

Il en est autrement des chevaux légers, dont l'individualité se conserve, même lorsqu'ils n'ont pas de grandes qualités en partage.

Le cheval de selle de gros poids trouve cependant sa place pour monter les cavaliers pesants; toutes choses égales d'ailleurs, le cheval portant d'autant plus facilement son cavalier que la surcharge qui en résulte, comparée au propre poids du porteur, est moins considérable.
Les doctrines équestres, de même que les moyens qui s'y rapportent, peuvent être traitées sans que la concision préside à leur exposé. Mais il n'en est pas ainsi des principes qui en forment l'essence.

Tout principe doit être exprimé en quelques mots, n'ayant pas de synonymes; ou bien, alors, il n'a pas trouvé sa véritable formule.

L'écuyer ne parvient à cette concision qu'à l'aide de mûres réflexions ayant marché longtemps d'accord avec persévérante et intelligente pratique.

C'est dans celle-ci, et non dans des recherches spéculatives, que l'écuyer doit trouver ses inspirations. De cette source seule peuvent découler des principes, vraiment utile à l'emploi du cheval et présentant le caractère de permanence qui doit les consacrer.

Au cours de son enseignement pratique -qu'il s'agisse de l'instruction du cavalier ou du dressage du cheval, - l'écuyer doit être sobre de parole, signaler clairement le but à atteindre, et ne jamais poursuivre deux buts à la fois.

Ainsi en était-il des grands maîtres, des d'Abzac, des d'Aure, des Baucher. Tout en sachant beaucoup, et par cela même, dirai-je, ils parlaient peu, mais savaient parler à propos.
Là est la difficulté; là se trouve caractérisé le talent du vrai maître.

Il sait aussi trouver des expressions faisant image. Peut-être ne sont-elles pas toujours irréprochables aux yeux du puriste; mais peu importe, car du moment où elles sont saisissantes, bien mieux que le langage le plus correct, les expressions faisant image sont propres à éclairer le sentiment du cavalier.

Chaque art a un langage qui lui est propre et n'a que rarement à faire des emprunts aux langages scientifiques.

L'art équestre se trouve même parfois, dans son langage, en désaccord avec les principes que la science consacre.

Ainsi en est-il de «la force» qui, en équitation, s'applique uniquement à l'action musculaire, et jamais au poids de la masse, alors que celui-ci, en mathématique représente également une force.

Je dirai aussi que, à mon avis, lorsque la répartition du poids, ses translations, ont à intervenir dans ses démonstrations, l'écuyer doit éviter de parler du centre de gravité; d'abord, parce qu'ici le point qu'il occupe n'est pas fixe comme dans les corps inanimés, sa position variant sans cesse chez l'animal par suite des manifestations de la vie; puis, parce que les démonstrations équestres ne doivent pas reposer sur une pointe d'aiguille, l'art demandant d'être traité d'une manière plus large, plus pratique, plus saisissable pour tout le monde.

L'intervention du centre de gravité dans les questions équestres pourrait aussi ouvrir la voie aux démonstrations mathématiques. Or celles-ci, par suite de ce qu'elles ont de positif, d'absolu, sont peu applicables à l'équitation, car la nature ne nous divulguera jamais tous ses secrets et le cheval nous réservera éternellement des nouveautés, des surprises, ressortant de la vie même.

Le langage équestre ne peut non plus présenter l'uniformité qui se rencontre dans le langage scientifique, celui-ci reposant sur le raisonnement, tandis que le premier s'imprègne profondément du sentiment personnel de l'écuyer. D'où il résulte que l'équitation, surtout dans ses parties synthétiques, peut être exposée dans des termes, et aussi sous un aspect, qui deviennent le propre de l'écuyer -de l'écuyer d'expérience et de savoir s'entend, - quelles que soit d'ailleurs l'école d'où il est sorti, la valeur des maîtres qui l'ont instruit.

Chez l'écuyer qui débute dans l'enseignement, la prolixité est habituelle. Il est porté à dire tout ce qu'il sait, et aussi à faire de la science là ou elle n'est pas de mise, son intervention n'apparaissant souvent que pour masquer le manque de connaissances pratiques.

Ce n'est que par la suite que la concision et la simplicité pourront se rencontrer dans le langage de l'écuyer, alors qu'il aura su tirer l'essence de ses connaissances agrandies.
Les livres traitant de l'équitation n'ont vraiment d'utilité que pour le cavalier déjà complètement familiarisé avec la pratique du cheval. L'art ne s'apprend pas dans les livres, qui n'instruisent guère que ceux qui savent déjà.

Quant aux théories équestres plus ou moins savantes, c'est à l'écuyer qu'il appartient de les posséder. Elles lui sont utiles pour l'éclairer complètement dans la pratique de son art et le perfectionner dans son enseignement, tout en le mettant à même d'aborder toute discussion s'y rapportant.

Mais on peut poser en principe que les théories savantes, quelles qu'elles soient, ne sauraient demeurer présentes à l'esprit du praticien, lorsque, se trouvant en pleine exploitation du cheval, il est aux prises avec sa monture.

Pour diriger le cavalier d'une manière constante dans sa pratique, il lui faut d'autres guides plus simples.

Il les trouvera dans la succession des buts à poursuivre, parce que, simples à envisager et peu nombreux, ils peuvent être toujours présents à son esprit.

Quant aux moyens à employer pour les atteindre, ils varient à l'infini et comprennent presque tout l'art équestre.

Ces buts peuvent s'exprimer en trois mots : calme, en avant, droit. Pour le cavalier peu habile, au lieu de droit, je dirai direction.

L'ordre, dans lequel ses trois buts doivent être poursuivis, est invariable, absolu, et il ne faut rechercher le suivant qu'après avoir atteint le précèdent.

Pour que le cheval puisse apprécier nos actions, y répondre avec justesse, il faut, avant tout, qu'il soit calme et confiant.

Chacun n'a qu'à faire appel à ses souvenirs, pour être assuré que tout travail entrepris sur un cheval irrité, impatient, inquiet, préoccupé de ce qui l'entoure ou en crainte de son cavalier, ne peut être que mauvais.

Ce premier but, comparé aux deux suivants, offre ceci de particulier qu'il doit être atteint complètement, quel que soit le degré de soumission qu'on veuille, par la suite, imposer au cheval.

Le cheval étant calme et confiant, il faut qu'il nous livre ses forces impulsives pour que nous puissions ensuite les exploiter.

La franchise de la marche en avant en est le premier témoignage et caractérise le but offert au cavalier qui ne veut soumettre son cheval qu'à peu d'exigence.

 Le résultat sera obtenu, lorsqu'au premier appel des talons le cheval répondra en étendant son action, ses forces coulant et se maintenant en avant, sans que les mouvements gagnent sensiblement en élévation.

C'est ainsi que le cheval pourra être mis franchement dans le mouvement en avant, même en marchant au pas; tandis que les allures vives ne donneraient pas ce résultat, si le trot, au lieu d'être franc et délibéré, gagnait en hauteur plutôt qu'en étendue, et si, au lieu de s'étendre, en prenant le galop, le cheval revenait sur lui.

C'est donc dans la manière dont l'allure, qu'elle soit lente ou vive, se présente, et non dans les allures vives elles-mêmes que se trouve le témoignage que le cheval nous livre ses forces impulsives, et de façon à suffire aux exigences de l'équitation courante.

Mais, pour le cavalier qui a de hautes visées, le but ne sera atteint que du jour où, au cours de tout mouvement, dans toute situation, le cheval témoignera le désir de se porter en avant. Il doit en être ainsi, même du sauteur dans les piliers, et sans que , pour cela, il pousse sur les cordes qui le contiennent.

Tant que le cheval reste un instant sur les jambes, lorsqu'on veut le déterminer en avant, au lieu de se montrer coulant et comme insaisissable dans les jambes; tant que, dans la transition d'une allure vive au pas, il revient sur lui, ralentissant cette dernière allure, au lieu de l'activer aussitôt prise; tant que les hanches ne dévient pas sous la plus légère pression de l'un ou l'autre talon, que, dans la marche de deux pistes, la croupe est lourde paresseuse, et que le cheval marque un instant d'hésitation pour se porter droit devant lui; tant qu'il se couche dans ses voltes, ne passe pas instantanément de la volte sur les hanches, de la pirouette soit sur les épaules, soit sur les hanches, à la marche directe; tant qu'il marque un temps d'arrêt pour passer du reculer au mouvement en avant, qu'il ne se porte pas droit devant lui, sans y être sollicité, à l'instant même ou cessent les actions déterminant le reculer, le but n'est pas complètement atteint. Les hanches, ce foyer des forces impulsives, qui doivent s'animer, vibrer sous la plus légère pression des talons, ne sont pas suffisamment agissantes, diligentes, suivant l'expression de La Guérinière.

 Dans le cours du travail, le jeu actif des hanches doit donc se montrer constant. Jamais les hanches ne doivent se présenter inertes, paresseuses, les forces se fixant sur elles.
Toujours le cavalier doit sentir les forces passer en avant, ou toutes disposées à le faire, si une autre direction leur était donnée.

 La diligence des hanches a sa répercussion sur l'ensemble du cheval, dont elle provoque l'animation. Chez lui, tout s'enchaîne, et ses ressorts, dont aucun ne saurait demeurer inerte sans devenir un germe de résistance, se trouvent alors tous incités à se montrer vivants et à entrer en action au premier appel des aides.

Lorsque l'activité des hanches ne laissera plus rien à désirer, le cheval, par son attitude, et en toutes circonstances, semblera dire : «C'est en avant que je veux aller.»

Le fonctionnement parfait des forces impulsives ne peut évidemment être obtenu qu'à la longue, mais ce qui importe, dans la marche progressive du dressage, c'est que la préoccupation de l'impulsion prenne toujours le pas sur les exigences qui vont suivre.
Le cheval étant calme et nous livrant ses forces impulsives, il s'agit de les régir.
Ici, deux manières de faire se présentent, selon que le cavalier est plus ou moins habile.
Si le cavalier est peu habile, c'est par la répétition des changements de direction, et des mouvements en général, qu'il parviendra à plier le cheval à ses exigences.

Cette manière de faire doit aussi être employée par tout cavalier qui veut limiter le dressage à l'emploi usuel du cheval.

Par suite, il n'y a pas lieu de faire appel aux procédés qui ont en vue la perfection dans l'exécution.

Il importe surtout ici d'agir sur la masse, en établissant la balance entre les forces qui chassent en avant et celles qui modèrent.

Suivant la construction du cheval, le poids sera renvoyé là où il est nécessaire pour arriver à sa bonne distribution.

La régularité des allures en découlera et les changements de direction seront obtenus en engageant la masse, qui n'a guère à céder que dans son ensemble, dans la direction à suivre.
Les mouvements à envisager, étant simples, en petit nombre, ne comportent, par suite, que peu de modifications dans l'équilibre de la masse et n'exigent, par conséquent, qu'une flexibilité limitée des ressorts.

Il serait, dès lors, superflu de s'attarder dans l'exercice de procédés ayant  en vue la complète soumission de tous les ressorts.

Le but sera atteint, du moment où, sans efforts marqués du cavalier, les forces déterminant le mouvement recherché l'emporteront sur les forces contraires; une position rigoureusement exacte n'étant pas à ambitionner ici.

Avec ce but en vue, s'il s'agit de marcher sur le droit, il importe peu au cavalier que l'encolure ou les hanches ne soient pas exactement sur la ligne à suivre, du moment où le cheval, dans son ensemble, n'en dévie pas.

Mais il en est autrement de l'écuyer qui veut mener loin son dressage. Pour lui, c'est sur la recherche du cheval rigoureusement droit, de la tête aux hanches, que doit reposer son travail.
En principe, la domination du cheval sera complète, du moment où le cavalier pourra placer, maintenir les différentes régions de l'animal dans une direction exactement déterminée et la reprendre avec facilité après tout mouvement exigeant que le cheval s'en écarte.
Or, la ligne droite, s'étendant de la tête aux hanches, a été choisie pour cette direction, non seulement parce qu'elle répond à la marche habituelle du cheval et sert de trait d'union pour relier les différents mouvements, mais encore parce qu'elle présente une base d'autant mieux assurée qu'elle n'admet pas de degrés comme la ligne courbe, qu'elle est une et déterminée de la manière la plus absolue.

 En outre, lorsque le cheval est droit, les pieds de derrière suivant exactement les lignes tracées par les pieds de devant, il s'ensuit que les hanches et les épaules se présentent dans des conditions qui assurent la rectitude de leur jeu réciproque.

Les deux hanches fonctionnant également, la distribution du poids est régulière. Ses translations sont faciles, les forces qui émanent des deux bouts du cheval n'éprouvant dans leur jeu combiné aucune contradiction et fonctionnant toutes vers un but commun : la marche directe, pour laquelle le cheval se trouve alors accordé, ou, si l'on veut, ajusté, aligné, harmonisé; ces diverses expressions ayant toutes même signification.

Mais si, marchant sur le droit, les hanches sortent de la ligne suivie par les épaules, on voit disparaître, à la fois, le rapport harmonique qui existait entre les forces de l'arrière et de l'avant-main, la juste répartition du poids, l'égale facilité que présentaient les diverses directions à prendre, et l'on verra les hanches former arc-boutant en opposition aux épaules. Enfin, il en sera alors du cheval comme d'un instrument à cordes qui aurait perdu l'accord.
Dans le cours du travail, les positions commandant les différents mouvements seront d'autant plus juste qu'elles s'écarteront d'autant moins de la position droite. Moins l'écart sera sensible, plus parfaite sera l'exécution; plus facile deviendra la succession rapide des mouvements les plus variées, même contraires. C'est alors que, pour le spectateur, le cheval semblera se mouvoir avec la légèreté de l'oiseau.

Pour l'écuyer, tout travail juste,  aisé et brillant, repose sur le cheval droit et les hanches vibrantes, donnant finalement ce résultat qui doit être constamment ambitionné : Le cheval allant et se maniant comme de lui-même.

Cette perfection d'exécution a pour point de départ -on ne saurait trop l'affirmer- la constance dans l'énergie de l'impulsion.

Si l'impulsion vient à faiblir, en même temps s'amoindrit le secours indispensable qu'elle doit donner aux procédés ayant en vue  et le cheval droit et les positions commandant les différents mouvements.

Non seulement la base, sur laquelle ces procédés prennent leur appui, se trouve ainsi atteinte, mais encore, et tout naturellement, l'exécution qui suit subit les conséquences de l'affaiblissement de l'impulsion.

La marche perd alors de sa franchise pour devenir incertaine, douteuse, traînante. Les mouvements n'ont plus ni élasticité, ni éclat. Toute l'exécution devient molle et tardive.
D'une manière générale, les conséquences du manque d'impulsion s'étendent à toutes les actions du cheval, qui ne se présentent plus qu'appauvries, à tous ses moyens de conduite, quels qu'ils soient, et qui bientôt ne trouveront même plus sur quoi s'exercer.
Pour tout dire en deux mots : plus d'impulsion, plus de cheval.

Il est à remarquer que la recherche de la position droite, comportant le redressement de toutes les fausses inflexions et inclinaisons qui peuvent se produire de la tête aux hanches, tarit, par cela même, les principales sources de résistances que les ressorts peuvent présenter.
Mais la légèreté, dont le caractère réside dans la flexibilité élastique et moelleuse de tous les ressorts, ne pourra être acquise qu'après la disparition complète des résistances, c'est-à-dire de toutes les contractions inopportunes.

Tout en supposant ce résultat obtenu, il faut bien se convaincre que la légèreté, cette pierre de touche de l'équitation savante, ne se maintiendra dans le cours du travail, qu'à l'aide de l'harmonie que le cavalier saura établir dans le jeu des forces, alors sous sa dépendance.
Ceci demande explication et me porte à élargir d'abord la question.

L'hotte à chevalUn enseignant hors pair de son vivant et de manière posthume ! Selon son désir, ses deux ouvrages, Un officier de cavalerie et Questions équestres, ne furent édités qu'après son décès. 

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Questions équestres 
Un officier de cavalerie
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Ses ouvrages:
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Un officier de cavalerie rassemble une somme considérable de souvenirs, d'observations, de citations. C'est une mine d'une richesse extraordinaire pour l'historien, principalement pour la première moitié du XIXe siècle. Il campe, en grand portraitiste, des personnages tels que Rousselet, Novital, d'Aure et Baucher. Ce livre est, en outre, une sorte de manuel où chacun fait sans cesse de nouvelles trouvailles. Un seul regret : la chronique s'arrête en 1850, et l'on ne peut que déplorer les raisons majeures qui ont empêché le vieil officier de mettre au net la relation de la seconde moitié d'une vie si bien remplie. On eût aimé connaître, par exemple, ses réflexions lorsqu'il assista, en homme mûri par le métier, à l'élaboration progressive de la seconde manière de Baucher ainsi qu'aux variations du crédit accordé au bauchérisme dans le dernier quart du siècle. 
TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE PREMIER 2
Mon grand-père. - Les « Gendarmes rouges ». - Les Carabiniers. - Mon père. - Sa carrière militaire. - Ses deux frères. 2
CHAPITRE Il 6
Lunéville. - Maison militaire du due Léopold. - Académie d'exercices. - Maison militaire du roi Stanislas. - La « cité cavalière » par excellence. 6
CHAPITRE III 8
Conseils à mes neveux. - Mon enfance. - Ma grand'mère. -Souvenirs de mon grand-père. - Ma mère, mon premier maître d'équitation. - Mes débuts au collège. - M. Cobus. - Gellenoncourt. - Mes parents. - Mon amour pour les chevaux. -Ma première monture. - Le commandant Dupuis. - Mon petit cheval « Cosaque ». - Le collège de Nancy. 8
CHAPITRE IV 12
Saint-Cyr. - Mes grades de caporal et de sergent-fourrier. - Mes succès en gymnastique. - Esprit des élèves. - L'ancien régime de Saint-Cyr. - L'admission dans la cavalerie. 12
CHAPITRE V 14
Mon cours d'officier élève à Saumur. - Généraux commandant l'école. - Colonel Selve (Soliman-Pacha). M. de Novital, écuyer en chef. - Enseignement équestre. Les sous-maîtres de manège. - Rousselet et Novital. - « Ourphaly ». -Appel à l'ancien langage. - Le passage. - Brifaut. - Beucher de Saint-Ange. - « Caravan » et « Karchàane ». - Jocard et Cravin. - 14
Le cheval « Sauvage » - Le capitaine Buraud. - Enseignement théorique et pratique. - Cordier. - Mon premier dressage. - Le littéral. - Tenue de l'officier élève. - Les généraux d'Audenarde et Marbot. - Je sors n° 1. 14
CHAPITRE VI 22
Le 74e Lanciers. - Détachement à Bourbon-Vendée. - Le premier transport de cavalerie par voie ferrée. - Un officier démissionnaire. - Première idée du trot enlevé pour la troupe. - Mémoire du cheval. - Réception à Echarbot. - Le général de Brack. - Étude des chevaux. - Ma nomination de lieutenant. 22
CHAPITRE VII 25
Je passe au 1- escadron des Guides d'état-major. - Création des Guides ; leur organisation. - Colonels Jacquemin et Ambert. -Capitaine Buraud. - Mes camarades : Verly, Châteaubriand. - Je vois le comte d'Aure à cheval. - La Buneratte. - Mon ami Paul de Courtivron. - Le trot enlevé ; son historique. - Lyon, journées de juin 1849. 25
CHAPITRE VIII 29
Baucher. - Son portrait. Son caractère. - Sa vie journalière. - Sa position à cheval. Équitation et politique. A-propos et concision de ses conseils. - L'Écuyer parfait. La légèreté, but constant. - Diversité des moyens. - Caractère commun aux découvertes du maître. - Leur succession. - Ses pratiques en 1849. - Portrait du cheval « baucherisé », à cette époque. 29
CHAPITRE IX 35
Baucher (Suite). - Portrait et travail spécial de « Kléber », « Turban », « Bloc », « Picarde », « Shandor », « Stades », « Partisan, « Capitaine », « Neptune », « Buridan », « Géricault ». - Pari Gagné par Lancosme-Brèves. - « Géricault » dressé en vingt-neuf jours. - Perspicacité de Baucher concernant le travail de ses chevaux. - Le talent du cavalier, le dressage du cheval sont indéfiniment perfectibles. - Formule de leur perfection. - Marche suivie par mon intimité avec Baucher. 35
CHAPITRE X 41
L'enseignement de Baucher développe le jugement. - Je sais écouter. - Se mettre en garde contre les compliments. - Mon premier dressage ayant une valeur. - « Sabine ». - Je vais à Saumur comme lieutenant d'instruction. - Ma division. - Le colonel Jacquemin. - Le général de Goyon ; ses démêlés avec le colonel Ambert. 41
CHAPITRE XI 43
D'Aure. - Ses états de services. - Son portrait. - Sa position à cheval. -Caractères de la belle assiette à la française. - Selles, en usage à Versailles. - Premiers essais de la selle anglaise. -Le due d'Aumale et Lançon. - Réflexions sur le port de J'étrier. -Manière de prendre la selle. - Position des jambes de d'Aure. ~ Sa tenue de rênes. - Ses aphorismes. - Sa préférence pour le mors. - Sa légèreté de main. - Ce qu'il exige avant tout. -- Le point d'appui. - Caractères de ses dressages. - Adresse de ses chevaux de chasse. - Le comte d'Artois et l'écuyer cavalcadour. - Les deux d'Abzac. - La chambrière du vicomte. -L'ancienne chambrière et le fouet. - Les écuyers sous l'ancienne monarchie. - Manèges de Versailles, des Chevau-légers de la garde, de l'École militaire. 43
CHAPITRE XII 49
D'Aure (Suite). - Équitation des d'Abzac. - D'Aure se met à la tête du mouvement équestre de son époque et fait école. - Son équitation. - L'équitation instinctive régularisée. - Usage de la rêne d'opposition. - Utilisation des résistances. - L'improvisation. - Achat des chevaux destinés aux écuries royales ; leur classement. - Prouesses de d'Aure sur les champs de foire de Normandie et au haras du Pin. - Ses aptitudes équestres. -« Le Cerf ». - Le « tête à queue ». - D'Aure fantaisiste. -Vogue du trot. - Le traquenard. - Séjour à Saumur en 1838. - « Sans pareil » - D'Aure faussement accusé de brutalité, - Le poney gris de lord Seymour. - L'ancien sauteur. - Le caveçon de longe employé comme châtiment sur « Corbeau » . 49
CHAPITRE XIII 55
D'Aure (suite). - Divers jugements portés sur son équitation personnelle. - Elle a varié suivant les milieux. - Son enseignement a varié également. - A Versailles ; importance donnée à la position ; les Pages. - A Paris. - A Saumur ; grande importance qu'il acquiert. - Nombre restreint des élèves de Versailles. - Bellanger et Bergeret. -- Catégories des élèves de Saumur. - Durée des cours. - L'étude de l'équitation avant et après 1870. - Prestige dont le manège était entouré. - D'Aure joint à son talent les connaissances hippiques les plus variées. - Énoncé de ses écrits. - Supériorité de son cours de 1853 sur son traité de 1834. - Nécessité de l'expérience. 55
CHAPITRE XIV 60
D'Aure (Suite). - Il est indispensable que l'écuyer en chef ait un grade. - Condamnation des écuyers civils. - Flandrin. -D'Aure et le colonel Jacquemin. L'enseignement de d'Aure influencé par l'absence de grade. - Il s'occupe particulièrement des lieutenants. - Fonctions des capitaines-instructeurs. -D'Aure me confie ses chevaux. - « Marcellus ». - « Endymion ». - « Chasseur ». - « Angevin ». - Buts poursuivis par le maître avec ses chevaux d'extérieur. - Chevaux d'élite qu'il a montés. - Dressage de ses chevaux au manège. - « Néron » - Ses difficultés ; son mors spécial ; son travail. - Le cheval droit, - Ce que l'écuyer en chef doit faire personnellement. - Manière de faire de Novital ; de d'Aure ; la mienne. - Innovations de d'Aure à Saumur. - Ses exigences essentielles concernant la position. - Moyen employé pour vaincre la raideur des ducs d'Orléans et de Nemours. 60
CHAPITRE XV 67
D'Aure (Suite). - Importance primordiale de l'impulsion. Puissance des éperons. - « Moins on fait, mieux on fait - Le lieutenant Deshorties et « Angevin ». - Cheval redoutant les omnibus. - Un moyen de mettre le cheval d'aplomb. - Mettre le cheval en situation de faire de lui-même. - Appel aux actions instinctives. - Influence de la direction du regard. - « Connaître le cheval pour le mieux monter ; le monter pour le mieux connaître ». - Age du véritable cheval de selle. - Jeunes chevaux mis à l'attelage. - Les quatre percherons du duc d'Hamilton. - Moyens de monter à première vue un cheval difficile. - - « Cours d'équitation » de 1853. - Demande de J'éditeur Le Neveu. - Jugements des contemporains sur d'Aure. 67
CHAPITRE XVI 72
Reprise de l'étude sur Baucher. - Ses origines équestres, - Son premier livre. - Son entrée au cirque. - Application de sa méthode dans l'armée. - Les d'Auristes et les Bauchéristes. -Publication de sa méthode. - Ses oeuvres complètes. - Son enseignement en France et à l'étranger. - Accident du cirque. - Dernières années. - Génie spécial de Baucher. - Cycles qu'il parcourt. - La légèreté, but immuable. - Liens rattachant les nombreuses manières du maître. - Son individualité. - Perfection du travail de ses chevaux. - Sa solidité. -Marche méthodique de son dressage. - Sa nature ombrageuse. - Son talent de professeur. 72
CHAPITRE XVII 77
Comparaison entre d'Aure et Baucher. - Résumé des deux équitations. - Préférence à donner à l'une ou à l'autre, suivant le but poursuivi. - Quand ai-je fait du d'Aure et quand ai-je fait du Baucher ? - Expressions familières à chaque maître. - Dissemblances dans leurs origines. - Dissemblances dans leurs travaux. - Leur appréciation réciproque. - Une seule entrevue. - Les deux équitations se complètent l'une par l'autre. - Derniers jours du comte d'Aure. - Ses obsèques. - Derniers jours de Baucher. - Son suprême enseignement. - Ses obsèques. 77
CHAPITRE XVIII 81
Le manège de Versailles. - Sa fondation..- Duplessis, maître du Dauphin; sa réputation; course au bois de Boulogne. - Fesne. - Digression sur La Guérinière; ses ouvrages; la position qu'il préconise; l'épaule en dedans. - Nestier; ses états de services. - Remonte des écuries royales. - Portrait de Nestier. - Mors à la Nestier; mors durs; mors L'Hotte. - Le bridon. - Utilité de deux freine pour le dehors. - Ecuyer cavalcadour et Ecuyer ordinaire. - Les « mains » du cheval. - Ancienne désignation des quatre pieds. - Empire de la mode. - Salvert ; ses élèves. - Neuilly; ses états de services; son élève, le prince de Lambesc. - Bottes en usage au manège ; la botte L'Hotte. - Éperons et éperonniers. - Variété des mors. - Prix de l'équipement d'un cheval de selle au dix-huitième siècle. - La comtesse de Brionne « Grande-Écuyère ». - Le vicomte d'Abzac: ses états de services. - Trois rois de France, ses élèves. - D'Abzac et l'écuyer allemand. - Son portrait par le comte de Noë. -Caractères de l'École de Versailles. - Ce que d'Aure en a dit. - Refus d'admission à ce manège. 81
CHAPITRE XIX 90
Le manège de Saumur à. Paris en 1866. - Comparaison entre les Manèges de Versailles et de Saumur. - Dissemblances ; doctrines ; personnels ; exercices de l'enseignement ; nombre des élèves dans les deux manèges. - Différence dans la manière de faire des écuyers en chef de Saumur ; explication de ma manière. - Composition que doit présenter le rang de chevaux propre à chaque écuyer. - « Laruns », mon cheval d'école. - Le service des écuries royales divisé en trois branches. 90
CHAPITRE XX 92
Rousselet. - Sa dernière séance au manège. - Écoles dont sa carrière équestre évoque le souvenir - « Ecole d'équitation » de Versailles ; Coupé et Gervais. - « École spéciale de cavalerie » de Saint-Germain. - « École d'instruction des troupes à cheval » de Saumur. - Débuts du professorat équestre de Rousselet. - Chabannes et Cordier. - Antagonisme entre les écoles Montfaucon et d'Auvergne. - « École des chevau-légers de la Garde ». - Lubersac. - Montfaucon ; son traité. - Dressage au pas. - « École militaire » de Paris. - D'Auvergne. - Différences entre les équitations Lubersac et d'Auvergne. - Cette dernière, véritable équitation militaire. - Dressage du cheval d'escadron. - Le bridon. - États de services de d'Auvergne ; ses élèves et ses interprètes. - Boisdeffre. - Bohan. - Chabannes. - Sentiments de reconnaissante affection que jadis les élèves professaient pour leurs maîtres. - Simplicité dans les pratiques équestres, recommandée par les trois élèves de d'Auvergne. - Limites dans lesquelles doit se maintenir l'équitation militaire. - Prohibition des allures artificielles. - Où la perfection peut s'acquérir. - Éloge de Chabannes par Flandrin et Aubert. - Sa résidence à Bagneux. - Ses sabots et ses bottes à l'écuyère. - Ses publications. - Différences entre les principes de Chabannes et ceux de Cordier. - Lutte ouverte dans le manège civil. - Montfaucon est adopté. - Retraite de Chabannes. - Désaccord entre le manège et l'instruction militaire. - Revanche de d'Auvergne. - Cours d'équitation de 1825. - Mottin de la Balme. - Interdit pesant sur Chabannes, levé en 1825. - Les écuyers militaires, à Saumur, datent de 1825, 92
CHAPITRE XXI 101
Rousselet (Suite). - Liberté laissée à ses chevaux. - « Prince Albert » ; « Le Sophi » - Ses actions de main et de jambes. -Rênes et étriers flottants. - Son équitation simple et douce. -Le « tête à queue » ; leçon à en tirer. - Son mors. - Plus praticien que professeur. - Il payait d'exemple : « Destrier » ; « Akaliba ». - Ses comparaisons ; ses sentences. Sa retraite au Pont-Fouchard. - Extraits de ses ouvrages inédits. - Il est mis en rapport avec Baucher. - Il monte « Capitaine » -Explication de son insuccès. - Pourquoi j'ai évité un semblable échec. - Critiques de Rousselet sur Baucher, sa méthode et ses adeptes. - Conformité d'opinions avec d'Aure sur Baucher. - Critiques justifiées. - Il ne saurait en ressortir un corps de doctrines. - Comparaison entre Rousselet, d'Aure et Baucher. - Coup d'oeil d'ensemble sur les grands centres équestres des dix-huitième et dix-neuvième siècles. 101
TABLE DES MATIÈRES 110

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"Questions équestres répond sans doute à cela sur le fond, mais, en quelque sorte, sous forme d'un diagnostic et non par la consignation d'examens cliniques échelonnés dans le temps. Le titre, Questions équestres, rappelle le titre de l'ouvrage de Xénophon, et ce fut peut-être voulu. Après L'Hotte, certes, nous connaissons et nous saluons plus d'un maître qui sut apporter une contribution à l'édifice équestre, plus de deux fois millénaire. Mais L'Hotte s'est trouvé hissé à la cime parce que son tact équestre a été servi par une intelligence, un esprit d'analyse et des capacités de synthèse que ne possèdent que de très rares sujets, parce que, enfin, cette combinaison de facultés a été confrontée avec l'observation pratiquement ininterrompue des chefs des deux écoles majeures si longtemps rivales. Et ces deux chefs d'école, que tout séparait hormis leur passion commune pour le cheval, ont accordé à leur cadet une confiance indéfectible et ne lui ont ménagé ni les leçons ni les conseils tant qu'ils en ont eu la force et jusqu'à la veille de leur mort. 
 

NOTES
La rédaction de ses Souvenirs fût interrompue par une douloureuse maladie, qui se termina par la mort du Général L'Hotte, survenue le 3 février 1904.

TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE PREMIER 3
Enseignement. Principes - Doctrines - Moyens - Méthodes. Variété dans l'application des procédés d'instruction. Parler peu, mais à propos. Chaque art a un langage qui lui est propre. Désaccord entre les langages équestre et scientifique. L'art ne s'apprend pas dans les livres. Buts à poursuivre : Calme; En avant; Droit. Caractère de la légèreté. 3
CHAPITRE II 8
Définition de l'art équestre. Sur quoi repose la soumission du cheval. Combinaison de l'impulsion et de la flexibilité des ressorts chez le cheval de course, de campagne, d'armes, de haute école. Le Ramener, le Rassembler. Leur perfection se trouve dans une position-mère : le cheval droit. 8
CHAPITRE III 9
Equitation savante. Définition de la légèreté. La légèreté est la caractéristique de l'équitation savante, que les mouvements soient simples ou compliqués. La force et le poids du cheval sont les deux éléments exploités pour le gouverner. Ce que constate la position droite. 9
CHAPITRE IV 11
Disposition des hanches. Le cheval Amerah. Cheval droit, disposition des hanches : c'est l'alpha et l'oméga de l'équitation savante. L'équitation de campagne et la disposition des hanches. Dans les hanches se trouve le grand foyer des résistances. «Le cheval droit dans la balance des talons». Le gouvernail du cheval réside bien plutôt dans se hanches que dans son bout de devant. Le Tourner - Utilisation des deux bouts du cheval. Comment un cheval se meut sur le cercle. Deux manières d'utiliser le bout de devant pour le tourner. 11
CHAPITRE V 15
Inflexion à gauche de la tige vertébrale; ses causes; ses conséquences. Travail qu'exige la recherche de la position droite. Conséquences d'une résistance invaincue. Combinaisons d'aides que comporte la recherche du cheval droit. Les rênes. Les talons. Mode d'emploi de chaque talon. 15
CHAPITRE VI 18
Pratiques équestres basées sur l'instinct. Le cheval de course. Le Rouler. Moment où les éperons doivent se faire sentir. Fixité de la position du cavalier. Position de Frederick Archer, des jockeys américains, de Lamplugh. Inconvénients qu'entraîne l'emploi de la cravache. Opinion de M. de Baracé. Utilité pour tout homme de cheval de se servir également de ses deux mains. Tares des membres postérieurs chez les chevaux de pur-sang. L'instinct du cheval peut nous éclairer. Rôles respectifs de la force et du poids dans la marche. Pourquoi les chevaux de troupe, abandonnés de la main, se couronnent. Nécessité d'habituer le cheval à parcourir des chemins accidentés. Les chevaux de chasse du comte d'Aure. La nature est le premier des maîtres. 18
CHAPITRE VII 22
Quelques points controversés. Actions diagonales. Le pli de l'encolure. Talon du dedans, ou talon du dehors, pour le tourner. Les actions du cavalier réglées sur la motion des membres du cheval. Ne se préoccuper que de la position, en laissant au cheval le soin et le temps de disposer ses points d'appui. C'est sur l'attitude du cheval que nos actions doivent se régler. Changement de pied. Emploi du talon contraire, ou du talon direct. Départ au galop. Sentiment des contractions. 22
CHAPITRE VIII 26
Répartition du poids du cheval entre ses épaules et ses hanches. Trot enlevé; son mécanisme; ses avantages. 26
CHAPITRE IX 29
Position du cavalier dans l'équitation savante. Le cavalier accompagne le cheval. Les déplacements d'assiette sont proscrits. Les aides doivent être secrètes. C'est le cheval qui est l'exécutant. Position du cavalier dans les défenses. Emploi que, à l'état libre, le cheval fait de son encolure. Soumission de l'encolure chez le cheval monté. Sa liberté relative dans le saut. 29
CHAPITRE X 31
Cheval à l'état de révolte. Sa domination. Rênes rigides; leur importance; leur description; leur emploi pour déterminer le mouvement en avant, pour obtenir le tourner, pour combattre certaines défenses; leur effet moral. Première application, faite au 1er Cuirassiers. Mameluck. Capucin. Expérience faite devant le général de Noüe. 31
CHAPITRE XI 34
Equitation militaire. Nécessité de procédés d'instruction très simples. Bases de ces procédés. Avantages du travail à distances indéterminées. Emploi du travail à distances fixes. Avantages du carré tracé en terrain libre. Indications à tirer de la manière dont la piste est tracée. Sauts des obstacles par les hommes de troupe. Saut de la barre par le 18e Dragons en colonne de pelotons. Utilité de laisser les chevaux livrés à leur instinct. Quelques emprunts au Règlement de 1876 : Conversion du régiment; marche à volonté; ralliement. 34
CHAPITRE XII 37
Programme d'un traité d'équitation. L'équitation de cirque. Son caractère est l'opposé de celui de l'équitation savante. Allures artificielles de nos anciens manèges. Inconvénients des mouvements hors nature. Ne rechercher le rassembler qu'après le ramener. Obligations imposées aux écuyers de cirque. Baucher au cirque et hors du cirque. Le passage, pris à tort, pour l'estampille de la haute école Le doux passage; le grand passage. Passage d'Ourphaly. Le piaffer. 37
CHAPITRE XIII 41
Méthodes de dressage. Base de la rapidité des progrès. Les leçons données au manège doivent être courtes, mais, au besoin, répétées. Les leçons du dehors sont prolongées avec avantage. Paroles de Rousselet. Transformations, et non progrès, de l'équitation. Rapprochement et divergence des différentes doctrines. Ce qui peut appartenir à tout homme de cheval. 41
CHAPITRE XIV 43
Grands artistes ayant illuminé certaines époques. Raisons justifiant les maîtres de faire peu d'élèves. Les difficultés de l'équitation reposent sur trois ordres d'exigences : le Praticien; le Cheval; le Professorat. De tout temps, les écuyers de valeur ont été rares. Ils sont rares surtout hors de France. Souvenirs de Stuttgart. Le comte de Taubenheim. Rareté, à l'étranger, des écrits équestres de valeur. Le livre de la Guérinière dénommé "La Bible équestre". Conclusions. 43
NOTES 47
TABLE DES MATIÈRES 48
 


 
 
 
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