Son Oeuvre
L'Hotte dans ses théories effectue une synthèse ayant retenu
de Rousselet le cheval " droit ", L'Hotte, il conserve de d'Aure
le cheval " en avant ". Quant au cheval " calme ", il provient de la tradition
de l'école française militaire français et des écrits
de de la Guèrinière.
De Baucher, L'Hotte garde
ausi la pédagogie Baucher n'ayant pas selon les termes de l'Hotte
écrit " une équitation méthodique et raisonnée
à un point inconnu jusqu'alors... le cheval était amené
à la soumission sans que jamais l'occasion de se défendre
lui ait été offerte ".
L'Hotte conclut aussi la querelle des Ecoles : " Il en est tout autrement
des polémiques qui ont surgi entre d'Aure et Baucher. Là
se voient, mises en présence, deux doctrines bien distinctes, fortement
exposées, et, selon que l'on envisage l'équitation de campagne
ou l'équitation savante, il y a lieu de donner la préférence
à l'une ou à l'autre.
Je me suis étendu trop longuement sur les équitations
Baucher, d'Aure et Rousselet, pour que les différences qui les distinguent
ne ressortent pas avec évidence de ce que j'en ai dit. Je n'ai donc
pas à revenir sur ce que chacune d'elles présente de caractéristique,
et je termine le rapprochement que l'on peut faire entre les trois célèbres
écuyers, en disant :
Rousselet se présente surtout comme continuateur des traditions
du passé, tandis que d'Aure, et Baucher plus encore, apparaissent
comme chefs d'école.
Rousselet joignait à une grande habileté de praticien
et à une expérience éclairée, un genre de talent
d'exécution bien personnel, tout en se rattachant intimement à
celui des anciens écuyers, et qui lui a attiré, à
juste titre, l'admiration de ses contemporains.
Mais, en équitation, pour devenir chef d'école, les
aptitudes spéciales, l'expérience, le talent d'exécution
ne suffisent pas. Il faut, en outre, un génie créateur, une
haute portée d'esprit et un ensemble de qualités pouvant,
il est vrai, différer suivant la nature propre à chaque maître,
mais qui doivent, dans tous les cas, être éminentes dans l'ordre
qui leur est particulier.
Baucher et d'Aure, de natures si différentes, comme on a pu
en juger par ce que j'ai dit de ces deux illustres maîtres, remplissaient,
tous deux, et à un degré supérieur, les conditions
qui les destinaient à devenir chacun chef d'une école.
À mon étude sur d'Aure j'ai joint des détails
concernant le manège du Roi et celui de Saumur.
Dans mon étude sur Rousselet, apparaissent, pour les citer
dans leur ordre chronologique, les manèges de l'École des
chevau-légers de la Garde, de l'École militaire de Paris,
de Versailles, de Saint-Germain, de Saumur.
J'ai ainsi mis en scène les grands centres équestres
que les dix-huitième et dix-neuvième siècles présentent,
ainsi que les écuyers qui y ont le plus brillé ; et les développements
dans lesquels je suis entré sur mes deux maîtres ont mis en
lumière les deux hommes qui, au cours du siècle qui s'achève,
ont occupé la plus grande place dans l'histoire de l'équitation."
Mais si u cours de son travail, le général L'Hotte jette
un coup d'oeil d'ensemble sur les différentes méthodes de
dressage. Avec la sereine impartialité, la parfaite équité
qui le caractérisaient, il n'en condamne aucune.
Ce sera, peut-être, une déception pour certains, qui s'attendaient
à trouver dans cet ouvrage un recueil de «recettes»
infaillibles pour faire de tous les chevaux des merveilles de légèreté
et de tous les cavaliers des écuyers accomplis. C'est le cas de
se rappeler l'anecdote racontée par Gaspard Saunier et rapportée
dans les Souvenirs du général L'Hotte :
"Je me souviens qu'un des premiers seigneurs de France, conduisant
son fils chez Monsieur Duplessis, qui était alors à la tête
de tous les célèbres écuyers que j'ai nommés,
je me souviens, dis-je, que ce seigneur lui dit, en l'abordant :
«Je ne vous amène pas mon fils pour en faire un écuyer,
mais je vous prie de vouloir bien lui enseigner à bien accorder
ses jambes et ses mains avec la pensée de ce qu'il voudra faire
faire à son cheval.»
M.Duplessis lui répondit devant moi, qui avais l'honneur d'être
alors un de ses disciples : «Monseigneur, il y a environ soixante
ans que je travaille pour apprendre ce que vous me faites l'honneur de
me dire; et vous me demander là précisément tout ce
que j'ambitionne de savoir.»