Le cheval est un partenaire joyeux et l'humour peut faire partie de la relation...

Des écoles



Ma chère Hippolyte,

Je fus cette fois encore bien confus des propos et de l'attitude de mon ami portugais le Comte de Foste alors que nous étions invités à Vienne par le Commandant des Cavaliers Légers de Roddenbach à la présentation de la dernière promotion des élèves de son académie.

Nous fûmes donc conviés à admirer quelques figures de haute école mais à ma grande surprise le Commandant nous entraîna dans un manège couvert en contrebas des bâtiments de l'académie où dans une fosse mal éclairée quelques chevaux récaltritrants refusant obstinément de marcher droit, marchaient de travers, soumettaient leurs cavaliers à rude épreuve.  Ils effectuaient ruades sur ruades, se cabraient, parfois même deux élèves devaient se tenir de part et d'autre sans que l'élève placé devant le cheval ne puisse mieux contrôler son animal me sembla-t-il.   Certains semblaient si effrayés de leur cheval qui n'osaient s'en approcher ni les monter et les maintenaient à distance respectueuse au bout de deux longues longes, de tout cela je ne trouvais rien admirable que du contraire.   Quant à reconnaître une quelconque figure, l'obscurité ambiante m'empêchait de distinguer qui que ce fut.  J'allais m'en ouvrir au commandant quand mon ami , Don Juan le comte de Foste, m'en empêcha ne ventant que des prodiges de l'école française d'équitation.  Mon sang comme celui-ci du Commandant Franz Von Suppé des Cavaliers Légers de Roddenbach (qui bien que rythmé par la valse viennoise, n'en a pas pour autant perdu la fougue impériale) ne fit qu'un seul tour car  pourquoi après nous avoir peint un si pittoresque tableau vouloir tout dégrader en abandonnant ce cadre noir dans la samure ?  Ma question pourtant eu l'avantage de détendre l'atmosphère et le commandant laissant Don Juan à sa morgue, m'invita à le rejoindre pour une sortie avec quelque futurs officiers de l'académie qui seraient incorporés dans son régiment... 

Bien qu'ayant accompagné le Commandant Franz Von Suppé  et ses lanciers lors de leurs déplacements en manoeuvre, environné par les cadets  de l'académie, je me retrouvai rapidement assommé  de conseils quant au placement de mon cheval (trop en  avant, pas assez rassemblé, de ne pas mettre mon épaule en dedans, (alors que tout comme votre instructeur ma mie, jestime que la place d'un cavalier à pied comme à cheval est au dessus de ses talons de chaussure) de ne pas le casser (-alors que je l'avais reçu entier et que je bien le rendre dans cet état car soigneux je n'en aurais perdu aucune partie-) et mille autre tracasserie)  qu' excédé à la  fin, et  pour  couper court à ces discussions, je décidai de me mettre en queue de peloton, laissant aux militaires le soin de défricher les cartes et de nous ouvrir des routes dans les broussailles.  Taillable et corvéable à merci, le peuple accepte peut-être de l'être, mais tailladé sans façons, je préfère l'éviter.

Votre Candide

François Robichon de la Guérinière
François Robichon de la Guérinière
dans l'exercice de l'épaule en dedans,
remarquez l'aisance toute naturelle,
la monte longue et décontractée
malgré le faste et l'apparat.



 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Mon cher Candide; 

Vous auriez du au contraire applaudir la maîtrise des cadets de l'académie de Vienne, comme je vous envie d'avoir pu assister à leurs exercices. 

Haute école et basse école n'ont aucune relation avec leur position topographique.  Elles se réfèrent plutôt au degré d'avancement dans le dressage.  Contrairement à ce que vous avez cru comprendre, les officiers dans la carrière effectuaient des exercices de dressage (ou figures) très précis, appuyer (votre marche de travers), ruades, croupades, cabrioles et d'autres figures de difficulté importante surtout en groupe. 

Si entier, votre cheval l'était au départ, à moins de l'avoir castré en route, vous auriez toujours ramené un individu potentiellement reproducteur à la fin de votre chevauchée.  Certains cavaliers se vantaient autrefois de casser un cheval en anhilant toute velléité de son comportement naturel, en le transformant en machine musculaire, ceci sans rapport aucun que du contraire avec des blessures infligées à l'animal.. 

academie belge d'équitationCette préoccupation d'obtenir des chevaux obéissant dans quelques circonstances que se soit à culminé dans le développement des académies équestres militaires auquel l'équitation moderne doit énormément.  Chaque grande nation équestre a son académie et ses traditions, les maîtres portugais, le Cadre Noir de Saumur en France, l'Ecole de Vienne en Autriche,... toutes travaillent avec des chevaux biens précis, typés, tant au niveau de leur potentialités, leurs figures,  que dans leurs caractéristiques morphologiques (taille, sexe, robe...).  L'origine militaire de la plupart de ces grandes écoles (et des plus jeunes comme les academies belges dont celle de la gendarmerie) se retrouve encore dans leur discours, les relations hiérarchiques qui les régentent et la tenue de leurs membres. 

Votre Hippolyte
 


 
 

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