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sBs NEWS AOUT -SEPTEMBRE 1999
Performance et résolument optimiste: 
René Van Paesschen

Comme Obélix, notre célèbre héros Gaulois, René Van Paesschen est tombé dedans quand il était petit. Pas dans la potion magique, non, ça se saurait, mais dans cette marmite exhalant un fumet délicieux, tant apprécié par les connaisseurs, mélange de foin odorant, de sueur âcre, de crottin et d'urine au surprenant parfum d'orangeade. (Que ceux qui n'aiment pas vraiment les chevaux me pardonnent ces égarements pseudo-poétiques. Les autres comprendront...) Bref chez les Van Paesschen, le cheval est une affaire de famille, depuis au moins quatre générations. Le grand-père et le père de René faisaient déjà commerce de chevaux, chevaux de trait, de selle, d'élevage et de poneys. A fa fin de fa guerre 14-18, le père de René Van Paesschen, démobilisé, réintégra son foyer avec dans la tête un projet qui avait eu l'occasion de mûrir dans son esprit tout au long du conflit ..celui de fournir des chevaux à l'armée qui, à cette époque, en faisait une grande consommation. Le jour même de son retour en 1919, son père reçut un coup de pied d'un cheval récalci trant. Il en mourut huit jours plus tard, marqué pour toujours par l'empreinte de sa destinée... Son fils, le père de René, reçut de lui le plus beau des héritages, celui de l'amour des chevaux et de l'élevage, couplé à un solide bon sens des affaires René Van Paesschen a commencé très tôt à monter à cheval, chez lui, à la maison, près d'Anvers, là même où son père faisait son commerce. Et des chevaux à monter, il y en avait beaucoup. Très vite, il s'est mis à monter dans les épreuves Juniors, pour tenter de mettre en valeur certains des chevaux de son père. "Mais à l'époque, quand quelqu'un voulait acheter un cheval il le regardait à l'arrêt, au pas, au trot et au galop, et l'essayait pour voir s'il était confortable. Qu'il saute ou pas, peu importait, en fin de compte." 

Dès qu'il a pu voler de ses propres ailes, René s'est lancé dans l'élevage des chevaux de trait, à une époque où beaucoup pensaient que le cheval lourd serait bientôt détrôné par la mécanisation. En poursuivant une activité marginale d'élevage et de commerce de chevaux de selle, notre éleveur vendit de nombreux chevaux de trait entre 1950 et 1958, date à laquelle il décida d'abandonner cet élevage  devenu trop peu rentable. En 1959, po ussé par des amis cavaliers, il crée chez lui un centre hippique tout ce qu'il y a de plus conventionnel, avec leçons, pensions, locations de chevaux. Jusqu'en 1965, il donne tous ses cours en Français, langue de l'aristocratie et de la bourgeoisie anversoise qui, seule, pouvait se payer le luxe de monter à cheval. Pendant cette époque, René se remet en selle et, en trois ans de travail, se taille une solide réputation de cavalier de jumping international. 

La passion de René Van Paesschen pour l'élevage des chevaux de sport prend un essor décisif à la fin des années 80, avec l'acquisition de Landwind. Bien sûr, de nombreux autres chevaux ont marqué sa carrière; Domlulli, un cheval remarquable, disparu très vite (une saison !) mais qui, aux dires de notre éleveur, était un cheval de toute grande classe. II y a eu aussi Nelson, Porsche, Intermezzo, Ecopolo... Et l'un des meilleurs chevaux qu'il ait connu se trouve encore aujourd'hui dans ses écuries: Happy Wind, fils de Landwind, "un cheval qui a un tempérament de gagneur, tellement d'intelligence et de volonté de bien faire que toutes ces qualités peuvent compenser par moments un éventuel petit manque de moyens. "Et il y a aussi Idem d'Azur, fils de Landwind aussi, et qui comme lui, possède cette force que rien ne semble altérer. 

Cela fait à peu près quarante ans que René Van Paesschen a senti qu'il fallait élever des chevaux de sport de qualité. A cette époque, la beauté d'un cheval comptait plus encore qu'à l'heure actuelle: "Maintenant, peu importe qu'un cheval soit laid, pourvu qu ïl saute et qu'il gagne!.' Regardez Jakobijn St-Hubert, ce cheval au physique peu gracieux, à la tête busquée et à l'encolure grêle: il a fait une saison remarquable dans les épreuves du circuit de testage I Ce propre frère d'Idem d'Azur se vendra probablement aussi cher que lui ( qui est un fort joli cheval) parce qu'il a prouvé qu'il est performant. Mais aujourd'hui, la sélection devient de plus en plus difficile et les épreuves de plus en plus sélectives !  Pour réussir, il faut du travail du talent, mais il faut aussi être capable d'accepter les défaites. Car avec les chevaux, on perd plus souvent qu'on ne gagne !". 
 

Il n'y a que le sport qui donne de la plus-value à un cheval:  "ce n'est pas parce qu'un cheval a remporté des épreuves de présentation qu'il se vendra un franc plus cher'. Pourtant, les concours de  modèle et allures tentent notre éleveur qui aimerait, s'il en avait  le temps, participer à l'une ou l'autre épreuve, juste pour le plaisir. Mais pour lui, les chevaux ne sont pas des poupées seulement faites pour être belles. Les chevaux, il faut les utiliser, les travailler, les muscler et non se contenter de les brosser et de bien les  nourrir pour qu'ils engrangent des  prix. Cette beauté là est artificielle, si on la compare à celle que présentent les chevaux à l'entraînement, au poil brillant de santé, au moral d'acier et à la musculature en béton. 'Le bel aspect d'un cheval doit lui être donné par  le  travail et pas comme on le voit hélas trop souvent dans d'autres  pays, par l'utilisation de cocktails explosifs, vitamines et hormones. .." Les concours de modèles et allures font beaucoup de mécontents: tous les éleveurs sont en effet persuadés que leur cheval est le plus beau de tous. Pour eux, se retrouver au bas du classement est souvent une grosse déception. ':Et pourtant, affirme René, le système de sélection mis en place chez nous est fiable et bien fait, surtout pour les étalons: ceux qui ont été sélectionnés à trois ans sont toujours là, et bien là, des années plus tard. Les autres, ceux qui ne sont pas sortis du lot à 7 ans devraient être  impitoyablement retirés de l'élevage pour laisser la place à l'élite
 

Car, selon notre éleveur, il y a beaucoup trop d'étalons.  Et parmi eux, les vrais cracks ne sont pas utilisés à l'élevage de manière optimale parce qu'ils subissent la concurrence d'autres reproducteurs moins bons. Pour René Van Paesschen, il est impératif de sélectionner encore plus radicalement les étalons, et,  en général, "il faut aller vers les bonnes couleurs, c'est-à-dire des chevaux aux robes foncées. J'ai souvent remarqué qu'un alezan avec beaucoup de blanc ne se vend pas bien, même s'il est souvent aussi performant qu'un bai.  Les juments performantes sont aujourd'hui très recherchées  parce que trop rares. "Or, ce sont de bonnes juments, avec de bons papiers qui ont le plus de chances de donner de bons produits ',. René  Van Paesschen fait saillir ses juments très jeunes. Ensuite, il les fait tourner en concours. Pendant ce temps, le poulain grandit, et notre éleveur peut juger quasi simultanément de ce que l'un et l'autre valent. "Et si la jument montre de bonnes dispositions à l'obstacle et que son poulain évolue favorablement, il y a de fortes  chances que ce soit une bonne mère .'
 

La mise en valeur des qualités sportives des jeunes chevaux  est très difficile à assumer pour des éleveurs qui n'ont pas la chance d'être eux-mêmes cavaliers. Lui, René, il a la chance  d'avoir ses enfants, Stanny et Eva, qui l'ont aidé et l'aident encore dans son travail 'parce que, monté par un mauvais cavalier ou par  un cavalier seulement moyen, un bon cheval n'a aucune chance de sortir du lot". Ses enfants, parfois, cherchent à l'influencer dans  ses choix d'élevage "et, nous confie-t-il avec un brin de malice. "quand ils ont une idée, on en discute, mais je suis assez têtu pour ne pas les écouter !"
 

En Belgique, nous avons la chance d'avoir un grand nombre de bons cavaliers spécialisés dans l'entraînement des jeunes chevaux. René Van Paescchen nous cite, en  vrac, quelques noms: Philippe Vanderhasselt, Yves Simon, Yves Vilain... "Ceux-Ià, ils ont eu le courage de s'accrocher et de mener à bien leur passion qui,  aujourd'hui, leur permet de vivre. Mais de très nombreux autres cavaliers, souvent talentueux, n'ont pas eu cet te force de caractère et sont aujourd'hui hors circuit. " 

Le haras de Wisbecq a été créé pour faire de l'élevage à grande échelle. Avant, les chevaux du clan Van Paesschen étaient disséminés entre Anvers et Halle. "Or, pour un éleveur, la meilleure terre du monde est celle qui s'étend entre Bruxelles et la frontière française. Les Anciens disaient d'ailleurs qu'un cheval qui n'avait pas pâturé au pied de la Tour Saint Vincent à Soignies n'avait aucune chance d'être un bon. Il est vrai que c'est dans cette région que l'on trouve la meilleure herbe, moins riche qu'en Flandre où elle fait les chevaux gros et gras, avec trop peu dos ". 

René Van Paesschen reste modeste quand on le complimente sur ses chevaux: "Ce n'est pas parce qu'on a deux ou trois chevaux qui sautent qu'on a réussi. Je dis toujours que dix ou quinze petits éleveurs sont susceptibles de faire mieux qu'un seul gros. Eux, ils peuvent élever moins de chevaux dans de meilleures conditions sanitaires et relationnelles. " Pour lui, cependant, les petits éleveurs font souvent des complexes. "Mais un petit éleveur tiendra mieux le coup qu'un gros, parce que lui, s'il échoue, il ne perdra pas tout !' 

Aujourd'hui, les chevaux de qualité moyenne ne trouvent plus acquéreur: il n'y a que les chevaux exceptionnels qui se vendent, "et le marché est un peu cassé par le fait que tout le monde élève, parfois de bons chevaux, mais souvent des moins bons ou même des mauvais. Et ce commerce se fait la plupart du temps de manière non officielle, en noir. Sans garantie, sans service après -vente. ..Je connais des gens qui ne connaissent rien aux chevaux, mais qui en vendent pourtant beaucoup. C'est en partie à cause d'eux que la vie des éleveurs de qualité est rendue si difficile. " 

Notre éleveur affirme qu'aujourd'hui, après une brève période de démocratisation qui n'a pas toujours fait que du bien au sport, l'équitation redevient un sport de nantis: 'participer à des concours coûte cher, on n'y gagne presque rien et les vrais bons chevaux se payent une fortune. " S'il avait un conseil à donner à un éleveur quel qu'il soit, ce serait celui-ci : d'abord, ne jamais lésiner sur la qualité d'une jument, et ensuite, ne jamais payer trop cher ses saillies. 'Il est inutile et beaucoup trop risqué de payer une saillie à un prix/ou puisque, de toutes façons, la moyenne des poulains se vend à 70, 80.000 francs. Seuls les gros éleveurs peuvent éventuellement prendre le risque de payer une saillie plus de 50.000francs... "

Patricia KINDERMANS 
avec la collaboration d'Anne THIEBAULD 

Authentique et agricole mais...ferrée à crampons
Raymonde Duhen
 

Quand Raymonde Duhen a quelque chose à dire, elle le dit! Sans détours, en face, sans faire de savantes figures de rhétoriques. 
Ce petit bout de femme énergique et
éternellement souriante est une "ancienne fille de la ville " (Soignies), émigrée en 1976 dans les Ardennes où elle vit aujourd'hui heureuse, plus proche de la nature qu'elle a toujours aimée. 

Authentique, Raymonde l'est. C'est d'ailleurs cette qualité, couplée à un coeur d'or et à un caractère d'acier trempé qui l'a fait accepter dans cette région de Belgique où, dit elle, pour vivre, " il faut être ferrée des quatre pieds et à crampons l " 

Celui qui partage sa vie, Jean-Marie, est agriculteur. Et c'est dans leur ferme de Hubermont, entre moissons, Blanc Bleu Belge et sBs que nous avons appris à mieux les connaître et les apprécier. 

Amoureuse des chevaux, Raymonde l'est depuis sa plus tendre enfance. Mais issue d'une famille qui n'avait pas les moyens de lui faire pratiquer sa passion dans son enfance, elle a dû attendre d'avoir vingt ans pour apprendre à monter à cheval et trente pour pouvoir se payer enfin l'objet de ses désirs. 

Elle quitte Soignies pour les Ardennes où elle rencontre son futur mari. A deux, ils se lancent en 1993 dans la mise sur pieds de leur propre exploitation agricole, en pleine crise de la vache folle et du scandale des hormones. C'est dire si Raymonde et Jean- Marie sont habitués à se battre. 

Et pourtant, ils s'avouent aujourd'hui un peu désabusés, déçus par l'élevage des chevaux, fatigués de se battre pour tenter de se faire une place dans un milieu qui, affirment-ils, n'est pas le leur et ne veut pas d'eux: pour réussir en élevage, il semblerait qu'un éleveur doive avoir lui aussi des "papiers", et prouver très vite qu'il est lui-même un "performer". 

Car, selon eux toujours, sans un coup de pouce donné par des professionnels déjà en place et reconnus par le milieu, sans un nom connu, sans un portefeuille bien garni, un jeune éleveur ne peut espérer aller très loin. Le milieu de l'élevage est sympathique pour celui qui en fait déjà partie, impitoyable pour celui qui tente de s'y introduire, fût-ce par la petite porte... 

Propriétaire de deux juments, Karat et Griotte du Champ des Pommiers, et d'un étalon, Monarck, Raymonde est persuadée qu'elle a de bons produits. Le seul problème, c'est qu'elle ne parvient pas à les mettre en valeur comme elle le souhaiterait: "Les jeunes chevaux, il faut les commencer très tôt. Ici, à la ferme, nous n'avons pas de piste. Nous travaillons nos chevaux comme nous le pouvons, dans un paddock en herbe. Et nous n'avons pas les moyens de les confier à l'un de ces cavaliers professionnels reconnus pour préparer les jeunes chevaux à un avenir sportif prometteur". 

Et c'est là, selon elle, que le bât blesse. Car pour faire des résultats, un cheval doit être bien monté et travaillé par quelqu'un de métier. Or, louer les services d'un professionnel n'est en tout cas pas à la portée de toutes les bourses. En plus, souligne Raymonde, "dans les concours de présentation, ce n'est pas tant la qualité intrinsèque des chevaux que lon juge, que celle des hommes de chevaux qui les préparent, les présentent et les montent. 
Avoir un cheval bien présenté par un  cavalier qui, en plus, a les faveurs du jury, c'est un plus !"' 

Et notre Ardennaise d'adoption de s'étonner de ce que Lartiste, l'un de ses chevaux, monté par un cavalier professionnel connu et apprécié de tous, a engrangé de bien meilleurs résultats que Monarck, pourtant aux dires de tous mieux fait que Lartiste, mais qui lui, avait pour seul défaut d'être monté par une illustre inconnue, 'pas très jolie de surcroît"... 

Bien sûr, Raymonde sait qu'elle n'est pas autrement faite que les autres éleveurs. 

Comme eux, elle a pour ses propres chevaux beaucoup d'amour et d'admiration "un peu comme une mère considère ses propres enfants: elle croît toujours qu'ils sont les plus beaux, les plus intelligents ! Mais quand on va en concours, dit Raymonde, il faut pouvoir accepter d'être le dernier sans se fâcher. Car à partir du moment où on fait la démarche d'inscrire ses chevaux dans des épreuves de présentation, on sait qu'il faudra accepter le verdict du jury, quel qu'il soit, et même si parfois on le trouve injuste. " 

Et Raymonde et Jean-Marie de nous parler de ces jeunes éleveurs qu'ils ont connus et qui, dégoûtés par ce qu'ils appellent le "système", ont décidé d'arrêter l'élevage. Pour Raymonde, beaucoup de petits éleveurs se sentent lésés par rapport aux autres éleveurs, plus importants, qui, dans leur esprit, raflent toutes les premières places, les empêchant de percer. 

Or, pour que les jugements puissent être acceptés sans critiques par tous, la solution est simple, elle est en tout cas toute trouvée: il suffirait de séparer physiquement les juges sur le ring afin de les empêcher de communiquer pendant l'épreuve, et de pratiquer l'affichage simultané des points, au moyen de pancartes montrées au public dès la fin de la prestation du cheval. 

Et pour garantir encore plus d'objectivité, il faudrait encore que les chevaux soient présentés sans mention de leur nom, ni de celui de leur propriétaire ou éleveur, et par une personne neutre, qui serait la même pour tous les chevaux de l'épreuve. "Pour qu'on ne puisse pas reprocher aux juges de juger un nom ou une réputation bien établie... " 

Très vite, Raymonde Duhen a essayé de s'adapter à la demande formulée par les amateurs de chevaux de sport. 

Au départ, quand elle s'est lancée dans l'élevage, elle avait ce qu'elle appelle "des mères", c'est-à-dire des juments fortes et lourdes. Et quand elle a compris que la mode était aux chevaux de sport, elle a acquis Griotte, une jument plus légère, avec plus de sang. "Je pensais, avec Griotte, avoir un bon compromis, du sang sur la masse, mais j'ai conservé malgré tout mon autre souche, plus lourde, plus démocratique aussi..." Mais aujourd'hui, elle se sent dans une impasse: "Je pense que je vais faire comme beaucoup de petits éleveurs,  c'est-à-dire laisser la place aux gros. "Car pour Raymonde, l'élevage est et doit rester avant tout une affaire de passion plutôt que de gros sous: 'L'élevage devient de plus en plus aux mains de vrais professionnels. Et si je dois travailler dans ce sens-là, alors je préfère arrêter 1" 

Raymonde aborde ensuite avec un rien d'amertume la piètre prestation de son cheval Monarck à Ghlin. Le matin, pour l'épreuve en main et en liberté, le cheval s'est bien comporté et a semblé plaire à Guido Bruyninckx, membre du jury. 

"L 'après-midi, pour l'épreuve montée, changement de jury. Ça non plus, ça n'est pas normal. " Et en plus, le jury arrive en retard... Certains des jeunes chevaux, qui n'ont pas encore acquis le flegme de leurs aînés, s'énervent. C'est le cas de Monarck qui se cabre, tombe pendant l'épreuve, entraînant avec lui sa cavalière qui reste quelques temps sur le tapis... "Invectivé par un éleveur de renom qui avait assisté à la
scène, un cavalier reprend le cheval et termine avec lui l'épreuve. Je dois avouer qu'il l'a très bien monté. Mais ce que je n'accepte pas, ce sont les remarques ironiques et blessantes qui ont fusé tout au long de l'épreuve. Ces commentaires étaient à la limite du savoir-vivre et de la politesse. De véritables hommes de chevaux ne se comportent pas comme ça ! ", Et van ! Quand on vous disait que Raymonde n'avait pas pour habitude de mâcher ses mots... 

Désabusée, Raymonde se demande aujourd'hui si elle va continuer à essayer de valoriser ses produits 'parce que quand on a un bon cheval à la maison, ça finit quand même toujours par se savoir .'" 

'II y a aussi une cristallisation financière sur le cheval qui ne me plaît pas et qui me paraît être un peu malsaine: un cheval de 50.000 ou un cheval d'un million représentent le même nombre de kilos de viande, à peu de chose près. 

Alors, que représente cette plus- value quasiment surréaliste qui peut être détruite en une fraction de seconde ? Qui est capable de dire froidement 'ce cheval vaut un million et celuici ne vaut rien? "Prétendre pouvoir affirmer une telle chose sans se tromper, c'est de la vanité, même si, en tenant compte des origines respectives de ces chevaux, on peut éventuellement se faire une idée de leur valeur. " 

Poussée par son mari, encore plus obstiné qu'elle, Raymonde va peut-être faire machine arrière et décider de continuer son combat. Ce qu'elle aimerait, c'est être écoutée car "quand on s'investit à fond dans ce qu'on fait, on doit avoir le droit de s'exprimer. " Et notre éleveuse déclare s'attendre, suite à ses déclarations, à d'éventuels retours de flammes "mais s'il y a retour de flamme, c'est qu'il y a effectivement malaise ". .. 

Patricia KINDERMANS avec la collaboration d'Anne THIEBAULD 

sBs NEWS AOUT -SEPTEMBRE 1999 


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