Les grands maitres et leur pratique équestre ...


Mary Wanless

Pour une  équitation des sensations

in nederlands : rijden met gevoelens

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Mary Wanless a travaillé dans de nombreux centres équestres renommés et a obtenu en 1978 son diplôme d'instructeur de la British Horse Society. 

Découragé par le caractère peu motivant elle arrêta un temps mais le virus du cheval la taraudant elle commença une recherche personnelle sur les aptitudes et attitudes qui font que certains élèves et enseignants paraissent doués alors que les progrès chez d'autres relèvent d'efforts constants.  Ses recherches pluridisciplinaires conduisirent Mary Wanless à intégrer dans l'enseignement équestre non seulement des aspects de différentes écoles d'équitation (dressage classique français, ibérique, et allemand) mais d'autres disciplines telles la danse, la psychologie, anatomie et la bioméchanique, la cybernétique et des courants philosophiques tel la programmation neurolinguistique et divers aspect de yoga

Il en résulte une méthode efficace d'enseignement basée d'une part sur les impératifs fixés par la mécanique du mouvement et de l'autre coté sur la communication verbale et non verbale, ce qui facilite les processus de mémorisation ou comme Mary Wanless le dit elle même la “body-mind connection”.

Mary Wanless a écrit les livres à succès que sont “The Natural Rider”,  “Ride With Your Mind Masterclass”, “For the Good of the Horse” et “For the Good of the Rider", traduits en de nombreuses langues.

Dans " Ride with Your Mind/The Natural Rider" Mary Wanless explique comment atteindre un état de relaxation consciente où cavalier et cheval se trouve en symbiose et en harmonie dans leurs mouvements.  Mary Wanless au contraire des enseignements traditionnels qui font référence à l'hémisphère gauche privilégie le recours à une approche intuitive, un encouragement à l'expérimentation.

Mary Wanless partage avec nous plus de vingt ans de recherches et de communications sur le sujet de la biomécanique et la pratique de l'équitation. Parmi ces préoccupations les forces et contraintes que le corps du cavalier subit du fait des mouvements du cheval

Une part importante de son travail est consacrée aux processus d'apprentissages. Pourquoi l'un comprend si une raison logique est avancée tandis qu'un autre ne percevra que par le canal de sensations physiques ou imagées ? 

Ne nous leurrons pas l'équitation toute entière est affaire de sensations. Une monte parfaite correcte et l'emploi des aides judicieuses au moment adéquat n'ont jamais contraint un cheval à coopérer, à exécuter oui. En cela le cheval est différent d'un vélo, il ne faut pas seulement effectuer les bons mouvements il s'agit de coopérer avec un être vivant

Elle garde un regard critique sur son apprentissage :'Au plus j'essayais et je m'appliquais, se rapelle-t-elle, au plus je perdais mon assurance et l'élégance en selle.  Progressivement ma frustration augmentait confinant au désespoir.  J'atteignais ce "plateau" où tant de cavaliers échouent, ce niveau où tous les efforts ne semblent mener qu'à un résultat encore plus médiocre que le niveau initial"..

Et avec la ferme intention d'éviter cet écueil dans son enseignement Mary Wanless choisit une voie imaginative, tant en selle qu'à pied elle demande au cavalier de visualiser ses demandes et travaille en dialogue par de constantes questions réponses afin que le cavalier perçoive la monte.

Tant des cavaliers aguerris que débutants profitent de ce système qui améliore la concentration, et en même temps détend le cavalier et le rend conscient de chacun des ses mouvements et des déplacements de son cheval. comme Mary Wanless le dit "il est possible de travailler le corps et l'esprit en harmonie et tout deux doivent se fondre dans en être unique le centaure"

Apprendre

Pratiquer l'équitation consiste à apprendre à décoder les intentions mutuelles. J'utilise le terme décoder car le cavalier va devoir interpréter les réponses subtiles du cheval aux sollicitations et d'adapter constamment ses requêtes de façon tout aussi subtile pour parvenir à un véritable dialogue par des mouvements ténus.

Ceci n'est bien sûr possible que si le cavalier n'est pas gêné par des mouvements de son propre corps qui ne sont que la conséquence de son manque de réceptivité aux sensations de son cheval ne lui permettant de se synchroniser.. 

La plus belle illustration est celle du cavalier totalement ivre (parfaitement détendu diront les médicastres), passager dodelinant sur la monture incapable de quelle qu'action que se soit... 

Être détendu est bien mais il faut toute l'attention et le tonus musculaire pour diriger et contrôler son cheval

Attention du tonus musculaire n'est pas l'application d'un stress ! Mais l'utilisation contrôlée de sa force pour stabiliser le mouvement dans sa dynamique. Un peu comme un danseur ou un surfeur. Grâce à cette maîtrise le cavalier peut limiter ces aides à un minimum et transmettre ses intentions à son cheval

Ceci implique que le cavalier soit en harmonie avec son cheval et que son centre de gravité soit perpétuellement dans le cheval. Le cavalier est une charge d'accord mais il ne peut être un fardeau ni une gêne aux mouvements du cheval. Ce n'est que si le cavalier maîtrise tant la technique, son attitute physique et son mental, que sa pratique équestre pourra influencer le schéma de déplacements de son cheval

Ceci est une des bases de RWYM. Ce n'est pas une méthode de débourrage, ni d'entraînement des chevaux, non, RWYM s'adresse aux cavaliers (principalement de dressage) mais les applications sont valables dans toutes les disciplines qui ne sont sommes toutes que du dressage appliqué à une situation.

Le spectateur ne se rend jamais compte que l'assiette la plus souple implique un véritable effort de la part du cavalier.  L'équitation est un sport de haut niveau confirme Mary Wanless.

Le cavalier doit tout d'abord comprendre son assiette, savoir d'où elle vient, avant de pouvoir agir et utiliser ses connaissances.  Selon Mary Wanless en parallèles avec le développement de la sensibilité de perception la masse musculaire et la faculté de mobilisation des faisceaux musculaires spécifique se développe également permettant ainsi au cavalier une monte plus fluide et plus synchronisée avec les mouvements du cheval.  Ce n'est qu'à ce moment qu'elle recommande de travailler avec l'assiette.


 

Aucun regard sur la chose équine ?

Cette critique est non fondée car l'objet même de RWYM est le cavalier, RWYM ne se veut pas être une méthode d'entraînement de chevaux

Pour cela depuis des siècles d'innombrables auteurs ont écrits de bons (et de moins bons) ouvrages. Le premier qui prétend avoir inventé une nouvelle méthode risque fort la douche froide s'il prend la peine de lire les ouvrages anciens et de se documenter sur les méthodes qui ont été décrites pour arriver à l'unité du centaure quand le cheval et le cavalier sont en harmonie. RWYM offre au cavalier chez qui cette tendance n'est pas innée un outil de travail.

Souvent le spectateur à une scéance de RWYM se méprend sur la justification du vocabulaire particulier au RWYM qui est utilisé. Rien d'ésotérique mais chaque attitude, chaque mouement chaque position possede un terme propre, ce qui permet au RWYM d'être extrement précis et concis mais exige un effort intellectuel certain.
 

Il est vrai que le nom est Ride with your Mind 

et non Ride with your Muscles!

C'est beaucoup plus qu'une répartition du poids du corps et l'utilisation à bon escient des aides : il s'agit de relations causales, d'un mode de conduite actif et intégré.  Comme Sally Swift (centered riding) Mary Wanless recours fréquemment aux techniques de visualisation faisant ainsi appel aux hémisphères cérébraux gauche et droit.  Elle recours également aux techniques d'imprégnations qui consistent à associer à une situation définie en ensemble de perceptions, une positions type du corps et les commandes à effectuer.  Cette combinaison permet de corriger les trop souvent mauvaises habitudes incrustées mais avec lesquelles le cavalier se sent tellement en confiance.
La deuxième caractéristique du RWYM est qu'il accorde une place importante à la façon dont les personnes apprennent et ressentent les sensations. Très souvent les sensations sont interprétées et l'image que la personne se fait d'elle-même et de son environnement se révèle incorrecte. Le cavalier est certain de sa position verticale alors que le bassin est en torsion et que sa colonne se déhanche, pour d'autres unes fois remis en position correcte ils se sentent déséquilibrés, un autre est convaincu de la verticalité de l'axe pied hanche épaule alors qu'en fait sa position s'apparente plus à celle d'un skieur nautique le cheval jouant le rôle du hors bord…
Lors des deux dernières " clinics" at Mensingeweer et Oud Heverlee, le public a pu constater combien les chevaux se placent, s'équilibrent et sont plus onctueux dans leurs mouvements si le cavalier synchronise son assiette et libère le dos du cheval. Un tonus musculaire des muscles abdominaux chez le cavalier et le positionnement de la jambe vers le bas en faisant attention à maintenir le genou vers le bas mais modifier la postion des chevilles doit permettre au cavalier de se maintenir synchrone avec les mouvements de son cheval et non de réagir avec un temps de retard. C'est la synchronisation de la position correcte qui permet de libèrer le dos du cheval et va lui donner une légerté. Le travail éventuel sur une "raideur" du cheval n'a aucun sens tant que la symetrisation et la synchronisation de son cavalier n'est pas atteinte.
 
RWYM demande de la part du cavalier un investissement certain.  Les participants aux "clinics" ont tous reconnus à l'issue des cessions qu'ils ressentaient l'effort musculaire et que la concentration exigée était aussi éprouvante, mais que ces cessions  leur avaient énormément apporté.  Pour certains toutefois devoir consentir à un effort montrerait que RWYM est "anti-naturel" ou "non-confortable" à tout le moins.

Dans cet esprit Centered Riding (CR) serait pour certaines personnes plus accessible et ne contraindrait pas le cavalier (ni le cheval) à se transformer en automates.  Cette critique n'est pas fondée.  RWYM s'adresse au fonctionnement de la paire homme cheval dans son entier, que se soit par l'utilisation conscience de deux hémisphères cérébraux ou par des techniques dérivées de la pratique des mouvements des arts martiaux, des techniques respiratoires etc.…

Le cavalier de CR si l'on conçoit le cheval comme un véhicule est parfois encore dans le poste de pilotage alors que pour Mary il pourrait tout aussi bien être dans l'espace passager.  Même si les images utilisées dans les deux méthodes diffèrent (exemple les poussins dans la main de Sally versus les gouttières en métal de Mary) les implications et les effets de ces concepts sur la pratique équestre sont similaires d'ailleurs tous les auteurs de cette école (Bentley, Swift, Mary, Loch…) insistent sur le mouvement et un corps flexible avec de multiples "charnières" ou "rotules"

Clinic Report


Hoe ik leerde "rijden met gevoel"

Quand en septembre Nökkvi mon Grand Ami d'Islande est arrivé dans ma vie j'ai décidé directement que mon (premier et dernier)  cheval aurait droit à la meilleure cavalière que je pourrais devenir.  Et j'ai commencé par dresser une liste d'ouvrages à consulter impérativement.

Celui qui m'a le plus interpellé était l'ouvrage de Sally Swift Centered Riding.
J'ai eu l'occasion de pouvoir participer à un séminaire d'un jour et cela m'a convaincu que c'était dans la prolongation de cet enseignement que se trouvait ma voie. Ce ne fut pas une transfiguration, mais une prise de conscience et une envie d'en savoir plus aussi quand la possibilité d'une formation RWYM s'est offerte, je l'ai aussi saisie

J'ai acheté l'ouvrage de Mary Wanless Ride With Your Mind (publié aux USA sous le titre Natural Rider et qu'un éditeur Néérlandophone a jugé indispensable de traduire en "Rijden Met Gevoel" ) mais je n'avais pas tout compris à la première lecture

Le premier "vrai" contact avec RWYM s'est effectué lors du stage de deux jours au pays de Galles.  De retour à la maison j'ai essayé ce que j'avais appris (le cheval était pourtant resté à la maison) et je fus surprise de voir combien ses allures s'étaient améliorées du fait de mon stage… Six mois plus tard je retournais dans le Royaume Uni pour un stage de 4 jours dans le Dorset.  Et de nouveau à mon retour ma pratique équestre s'était modifiée au point que je pensais avoir un nouveau cheval…

Depuis, je suis acquise à la méthode.
 

RWYM tourne autour de deux principes

Tout d'abord une "conscientisation".  Le cheval est l'enseignant et vous devez progressivement passer du stade de l'interprétation aux automatismes.  Pendant longtemps chaque cession de monte était pour moi un voyage de découverte.  Ce n'est que récemment que mon franc est tombé et que je ne dois plus "penser" aux aides à  employer mais que je peux "simplement" me concentrer sur les sensations et diriger Nökkvi simplement par mon assiette et qu'un véritable dialogue s'est installé. Cet aspect est traité dans les 3 premiers chapitres.  Mais c'est une lecture ardue qui demande du temps, il faut laisser à chaque page le temps d'être assimilée. Il ne faut pas lire l'ouvrage d'une traite ou commencer au milieu pour aller plus vite.   Les premiers chapitres sont indispensables à la compréhension de la partie plus "technique" de l'ouvrage.  Là où il est encore possible comme en Centered Riding d'aborder chaque étape séparément, RWYM au contraire requiert un cheminement continu.  Sans cet effort et cet investissement il est illusoire d'escompter des résultats.

 Ensuite Mary Wanless va beaucoup plus loin que d'autres.  Si Sally Swift se "contente" de demander au cavalier de ne plus gêner son cheval pour le RWYM cette étape n'est que la première et non le but à atteindre.  Mary utilise les termes de "passager bénin" ou "bienveillant" (à revoir les notions de programmation Neuro Linguistique) quand elle exige que le cavalier dans cet état dirige effectivement le cheval

Ensuite vient le stade de la "conceptualisation" où le cavalier traduit ses pensées en langage corporel et dialogue finement avec son cheval. A ce niveau il s'agit d'une danse et d'art équestre.  Il faut bien plus que de la décontraction pour en arriver là!  Il faut une maîtrise totale de son corps!  Ce n'est que si cette maîtrise est atteinte que le cavalier peut se permettre de doser son tonus musculaire pour équilibrer la force de pesanteur, l'inertie et les indications qu'il souhaite communiquer à son cheval tout en n'étant pas tendu!

Je pense que beaucoup d'incompréhension provient justement de cette conception de la "détente" et de la "décontraction" par Mary Wanless.  Elle requiert une maîtrise et non un relâchement.  En ce sens Sally Swift, Sylvia Loch et tous les autres auteurs sont sur la même longueur d'onde.  Il n'est pas question d'être ballotté comme une masse amorphe, il s'agit pour le cavalier de "se porter" et d'être "dans le mouvement".

Il suffit d'observer certains cavaliers comme Charles De Kunffy ou Anky van Grunsven
 

Convertie ?

Oui si l'on considère que j'ai modifié ma façon de concevoir l'équitation et les progrès que j'ai pu accomplir.  Non si cela voudrait dire que je considère que toutes les autres pratiques seraient erronées.

Finalement je comprends mieux certaines images de Sally Swift par exemple celle du ludion qui renvient toujours à sa position d'équilibre ou celle du cavalier "sapin" qui ne peut croître que de façon équilibrée entre le haut et le bas de son corps.  Je comprends maintenant plusieurs ouvrages qui m'étaient imperméables jusqu'alors.  

La capacité d'apprentissage du RWYM a permis de lever cet écueil et d'acceder à la chambre aux trésors de la bibliothèque

Les ouvrages de Mary Wanless ne sont pas faciles d'abord. Peu de personnes font malheureusement l'effort de s'investir dans leur étude.  C'est regrettable mais si vous avez la chance de pouvoir participer à une formation de RWYM n'hésitez pas même sans votre cheval car RWYM s'adresse au cavalier et n'importe quel cheval disponible sur place fera parfaitement l'affaire.  

Je ne vous souhaite qu'une chose : que votre horizon équestre s'ouvre sur de nouvelles perspectives !

web site en bibliography

Ride With Your Mind : An Illustrated Masterclass in Right Brain Riding
The Natural Rider : A Right-Brain Approach to Riding ,
Ride with your Mind Masterclass. Vert. Rijden met gevoel
For the Good of the Horse.
For the Good of the Rider 1998.
d'autres info sur la partie Horsemanship du site