L'hydratation du cheval  Si le cavalier randonneur peut établir son programme de la journée facilement, si le cavalier d'obstacle n'expose sa monture que quelques minutes au soleil, le cavalier randonneur ou d'endurance, lui, doit partager avec son cheval toutes les conditions climatiques dans un temps et à un moment déterminés.  Voici quelques conseils pour conserver sa monture assoifée de performances et en parfaite condition.
 

Hydration et transpiration 

Efforts du cheval 

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Si le cavalier randonneur peut établir son programme de la journée facilement, si le cavalier d'obstacle n'expose sa monture que quelques minutes au soleil, le cavalier randonneur ou d'endurance, lui, doit partager avec son cheval toutes les conditions climatiques dans un temps et à un moment déterminés.  Voici quelques conseils pour conserver sa monture assoifée de performances et en parfaite condition
 
Prévenir la déshydratation
par Alain Willemart

Soleil de plomb = travail léger. Vous viendrait-il à l'idée de labourer un champ à la bêche sous un soleil de plomb par 36 degrés à l'ombre ? Non ?! Alors ne demandez pas non plus l'impossible à votre monture, même Si celle-ci ne semble pas sounrir exagérément de la chaleur. N'oubliez pas qu'il est dans le caractère de la plupart des chevaux de satisfaire leur maître, même au-delà de leurs propres limites, a fortiori chez les chevaux de compétition.

Le corps d'un cheval de 500 kg contient 350 litres d'eau, soit 70 % de son poids. Au repos, c'est-à-dire dans la situation naturelle d'un équidé qui broute dans un pâturage sous un climat tempéré l'élimi-nation normale de cette eau dans l'urine, la sueur et le crottin est sans cesse com-pensée par l'absorption d'eau et de nour-riture. Lorsqu'il travaille, le cheval consomme davantage d'énergie et sa température interne tend à augmenter. Pour régulariser celle-ci, l'organisme élimine de la sueur L'abondance de celle-ci est directement fonction de l'intensité de l'effort et de la température de l'air (le cheval peut exsuder jusqu'à 15 litres/heure !). Or, pendant qu'il travaille, le cheval n'absorbe ni eau ni nourriture. La perte excessive d'eau (dans la sueur) rompt l'équilibre idéal : c'est la déshydratation

Celle-ci est peut être minime, modérée ou intense et entraînera - proportionnellement à l'ampleur du déficit hydrique - une diminution des facultés physiques du cheval. En effet, le degré d'hydratation influe directement sur l'élasticité destissus (peau et muscles). Un cheval fortement déshydraté titube et tremble en marchant, respire de façon accélérée, a la mine abattue et ne prête plus attention à son entourage. S'il ne cherche même plus à boire, il nécessite les soins d'un vétérinaire... Bien entendu, un cheval ne se déshydrate pas comme ça, subitement. Le déficit hydrique évolue progressivement et un cheval légèrement déshydraté éprouvera simplement une soif intense. Le remède est simple  : l'abreuver Un cheval modérément déshydraté suite à un effort soutenu retrouvera vite sont équilibre dans son alimentation et sa boisson quotidienne.

Le test du pli de la peau permet de "mesurer" le degré de d'hydratation de votre monture  pincez la peau à la poin-te de l'épaule et mesurez le temps que met l'épiderme pour se remettre en place. Si le pli persiste durant 2 à 3 secondes, votre champion est modérément déshydraté. Entre 6 et 10 secondes, la déshydratation est très élevée. Si le pli persiste plusieurs dizaines de secondes, la vie du cheval est en danger

On peut très facilement éviter des situations aussi extrêmes en ne négligeant aucune opportunité d'abreuvement du cheval en cours de route, dans la fontaine du village par exemple, ou dans la rivière voisine, même si cela fait baisser votre moyenne ou si le gué est difficile d'accès. Le cas échéant, on obtiendra facilement, contre un grand sourire, un ou deux seaux remplis auprès des riverains. Lors d'une épreuve de marathon-endurance, il serait souhaitable d'en faire autant, toutefois, le tracé du parcours allié aux impératifs la compétition ne le permettent pas toujours. Des points d'eau artificiels, qui ne font pas perdre de temps, sont alors bienvenus, surtout en cas d'épreuve par forte chaleur (préparez les à temps de manière à ce que l'eau soit à température ambiante)

Pour une récupération rapide, l'abreuvement ne suffit pas toujours puisque l'eau éliminée avec la sueur entraîne aussi des sels miné-raux, d'où le goût Si particulièrement salé de la transpiration... Le cheval trouve habituellement ces sels minéraux dans son alimentation. La récupération peut être accélérée par l'adjonction "d'électrolytes" dans l'eau, c'est-à-dire un complément de sodium, de potassium, de calcium et de chlore (mélange à faire soi-même ou à se procurer chez le pharmacien). Un seau d'eau pure sera disposé à côté de celui contenant les électrolytes  le cheval établira lui-même le dosage qui lui convient. De plus, s'il n'apprécie pas le goût des électrolytes, il risquerait de ne pas s'abreuver du tout, ce qui serait exactement le contraire du but recherché. On peut aussi prévenir le déficit en sels minéraux avant une épreuve en proposant au cheval le même régime d'électrolytes 36 heures avant le départ (d'aucuns disent même 15 jours avant...).

Voilà, cet été, profitez donc bien du soleil, mais ne prenez pas votre cheval pour un dromadaire ; offrez-lui souvent à boire, évitez-lui le risque d'une insolation en lui offrant de l'ombre, et s'il a la peau rose, n'oubliez pas qu'il peut même attraper un coup de soleil et le coup de chaleur

Dès les mois d'été, ont peut donc être confronté au "coup de chaleur" qui peut se produire lorsqu'on court où que l'on stationne sous un soleil ardent (saison '95 par exemple). Rappelons d'emblée qu'un temps orageux ou qu'un transport dans un van ou un camion mal aéré peuvent provoquer les mêmes effets

Le "coup de chaleur" est une insolation qui demande une intervention rapide Si l'on veut éviter, dans les cas graves, une encéphalite qui pourrait conduire au coma et à la mort. Les signes extérieurs sont faciles à identifier  abatte-ment, respiration pénible et haletante, pouls accéléré, cheval plus ou moins ruisselant de sueur.  Dans les cas graves, le cheval titube, semble frappé de stupeur, ses yeux sont exorbités et il peut passer de l'abattement à l'excitation extrême.

Que faire ? Le desseller et le débric rapidement et le refroidir par tous les moyens possibles en lui faisant gagnerune zone ombragée et ventilée, dans premier temps, et en l'aspergeant d'eau par la suite (membres et encolure). Il est évident que si un ruisseau est facilemcnt accessible (et à l'ombre), il faut l'y amener de suite. Comme de deux maux faut choisir le moindre, vous pouvez même l'installer dans un courant d'eau. Pendant ces premiers soins, quelqu'un préviendra d'urgence un vétérinaire qui prendra les mesures qui s'imposent.

En conclusion, par temps chaud cheminez le plus possible à l'ombre "dans le vent", ne faites jamais vos points d'assistance au soleil, ayez toujours une gourde d'eau et une éponge placer sous la têtière), ou mieux encore un jeu de têtières BELL COLL qui rafraichira la nuque de votre cheval.

Ne pas oublier de faire boire une eau tempérée et par petites quantité au cheval

Bibliographie
Sylvie Guigan (docteur vétérinaire), Soins aux chevaux 1, Objectif santé, Editians Maloine, Paris, 1991.
Sylvie Guigan (docteur vétérinaire), Soins aux chevaux 2, Les imprévus, Editions Maloine, Paris, 1992.

HIPPO news - Juillet-Août J997 


 
 
DESHYDRATATION & REHYDRATATION

En matière d’électrolytes il existe toute une série de considérations, de bruits, de rumeurs, de « on dit que… ».  Il me paraît dès lors utile de fixer valablement quelques règles et préceptes incontestables et fondamentaux concernant les électrolytes, la réhydratation et la régularisation thermique lors de l’effort.  Le danger du profane est de faire de son expérience personnelle un credo que l’on a tôt fait de transformer en généralité.  Cette tentation est encore plus grande lorsque l’auteur est fraîchement auréolé d’un titre sportif.  Ce qui suit est une synthèse de ce que la littérature scientifique vétérinaire existante met à notre disposition et qui est jusqu’à plus ample informé la seule référence digne de ce nom, c’est à dire établie selon une moyenne sur un grand nombre et par des scientifiques rigoureux.  Enfin, ces informations sont vérifiables et font l’objet de publications lors de congrès ou dans des publications scientifiques spécialisées.

INTRODUCTION
QU’EST-CE QUE LA TRANSPIRATION ?

Le corps, tout comme un moteur de voiture, produit de l’énergie par la combustion de carburant. Cette combustion est une réaction chimique (dite exothermique) qui dégage de la chaleur et chauffe ainsi le moteur ou la musculature. Si le moteur n’est pas refroidi, il surchauffe et il grippe.

Les muscles aussi ! Le moteur est refroidi par de l’air (ventilation) et de l’eau.

La musculature fonctionne exactement comme un moteur : l’énergie produite par la combustion fournit de l’eau et de CO2, ils sont refroidis par de l’air et de l’eau. Les gaz sont éliminés par deux voies : par la peau (la vapeur d’eau se transforme en eau liquide et c’est cette réaction, dite endothermique, consomme des calories, et qui refroidit ainsi la peau et les muscles) et par les poumons (lors de l’expiration qui dégage de la vapeur d’eau et du CO2 gazeux, ventilation qui est également refroidissante).

Les fluides corporels résiduels, par cette perte d’eau, voient alors leur concentrations en électrolytes augmenter et la régulation osmotique (osmose = phénomène physique qui équilibre les liquides entre eux) va évacuer l’excédant d’électrolytes afin que les fluides corporels reviennent à une concentration électrolytique normale,… mais leur volume a diminué !

La transpiration va donc prévenir une hausse trop importante de la température du corps mais va entraîner une perte d’eau et d’électrolytes. C’est la raison pour laquelle lors de déshydratation il faut administrer d’abord de l’eau et ensuite les électrolytes : en effet, l’inverse aurait pour conséquence pour le corps de devoir évacuer une nouvelle quantité d’eau pour atteindre l’équilibre osmotique.  Ce n’est que dans des cas extrêmes de déshydratation, où le cheval n’a plus envie de boire, que l’on devra administrer des électrolytes avant de donner à boire (cfr. Plus loin).  Une démarche complémentaire consiste à administrer préventivement un électrolyte booster qui aura pour effet de stimuler le réflexe de soif.

A PROPOS DE LA SUEUR, DE SA COMPOSITION ET DES CONSEQUENCES

La composition de la sueur dépend du type de travail effectué, long ou court, intense ou léger, par temps chaud ou froid, du type de cheval, de la discipline sportive pratiquée. Les pertes en électrolytes seront donc également en fonction de ces paramètres et les réhydratants seront choisis en conséquence.

Les besoins en eau du cheval
En climat tempéré, 2L par Kg de matière sèche ingérée, équivalent à 5L par 100Kg de poids vif.  Par temps chaud : 5 à 6L par KG de matière sèche ingérée, équivalent à de 12 à 15L par 100Kg de poids vif.  Définition d’un électrolyte : élément minéral lequel en solution possède une charge électrique.

Les besoins journaliers en électrolytes
- Sodium (0,3% de la matière sèche ingérée)
- Phosphore (0,29% de la matière sèche ingérée)
- Calcium (40gr)
- Magnésium (15,1gr)
- Potassium (50gr)

Le sodium et le chlore sont pour l’essentiel mobilisables au départ des fluides extra cellulaires, tandis que le potassium proviendra des fluides intracellulaires.

Composition typique de la sueur (PS de course) Sodium (29%) - Magnésium (2%) - Potassium (18%) - Chlore (51%)

Un excès de phosphore (sous forme de phosphate P) peut nuire à l’absorption de Calcium.

Un cheval en exercice intensif et par temps chaud peut perdre jusqu’à 8% de son poids corporel ; les pertes par la sueur sont moins importantes lors de courses de courte durée.

Un cheval peut perdre jusqu’à 43gr de sodium, en course par exemple ; une ration équilibrée en apporte tous les jours de 15 à 25gr. Par conséquent, dès qu’il y a effort, il faut administrer des électrolytes : pour des efforts légers, la pierre à lécher suffit, pour des efforts plus intenses, les électrolytes spécifiques seront incontournables pour obtenir une bonne récupération.

Une perte d’eau de 12 à 15% du poids corporel peut fatale.

La sueur entraîne une diminution du volume sanguin. L’augmentation de viscosité du sang peut ralentir le flux sanguin au niveau des plus fins capillaires et diminuer les performances.

Le réflexe de la soif est conditionné notamment par la pression osmotique du sang.

Dans certains cas (course dans le désert) un travail intense par temps très chaud et sec peut entraîner une déshydratation telle que le refroidissement par l’air ambiant (+ de 45°C) étant nulle, il faille d’abord restaurer la balance électrolytique avant que le cheval ne boive normalement. Il faut parfois administrer des électrolytes par sonde stomacale ou en injection intraveineuse en solution avec du dextrose.

En endurance il ne faut pas attendre le pli de peau pour réhydrater. Les derniers km sont critiques car les pertes en sodium sont importantes par la transpiration due à l’excitation et l’énervement de la course.

La déshydratation en cas de diarrhée n’est pas la même qu’après l’effort La déshydratation de course est différente de celle d’une endurance La déshydratation de l’entraînement est différente de celle d’une épreuve

Peu de fabricants offrent un assortiment complet de réhydratants : c’est pourtant ce qu’a réalisé le laboratoire pharmaceutique irlandais FORAN, qui offre 4 réhydratants différents permettant de choisir en fonction des circonstances et des impératifs économiques le réhydratant approprié. (NB : il faut surtout éviter d’administrer des électrolytes pour d’autres espèces, veaux, etc.)

Bernard Henriet  Biologiste
avec la collaboration de Cheval Evasion

  voir aussi :
 

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