TROISIÈME PARTIE
ASSEMBLER
CHAPITRE PREMIER
DÉPARTS ET TRAVAIL AU GALOP
Quand le rassembler à pied est devenu très facile,
quand le ramener est bien fixe au pas et au petit trot, et enfin quand
on obtient à cheval des commencements de rassembler, c’est le moment
d'essayer les départs au galop.
Il y a plusieurs manières de faire partir un cheval au galop.
Des principales Manières de demander le Galop.
Quand on a affaire à un animal qui n'est nullement familiarisé
avec cette allure, il n'y a pas lieu de chercher, tout d'abord, à
le rassembler.
On doit le pousser sur la main comme si l'on voulait prendre le trot.
Alors les poignets se portent à gauche pour le départ à
droite par exemple, la rêne gauche étant tenue p lus courte
que la droite, et les deux jambes se ferment avec une force à peu
près égale, la gauche plus en arrière.
Le galop produit, dès qu'on a une apparence de légèreté,
récompenser.
Après une dizaine de foulées, passer au pas.
Recommencer plusieurs fois à chaque main.
Au moment où l'on donne la position pour le galop, si l'on sent
que les contractions de l'animal vont produire un faux départ, il
faut empêcher le mouvement de s'achever, reprendre le pas, et recommencer
à placer.
Il faut tâcher de sentir que l'animal va prendre une position
défectueuse.
Si l'on agit après que cette position défectueuse est
déjà prise, c'est mauvais.
C'est encore plus mauvais si l'on n'arrête l'animal que lorsque
l'enlever au galop s'est produit.
Si l'on constate, en se servant du filet, que “ les forces s'éloignent
trop “, c'est-à-dire que la tête est trop en avant et que
les jarrets ne restent pas assez engagés, sont trop loin du centre,
prendre la bride seule, mais revenir ensuite de temps en temps au filet.
Dès que les départs ainsi demandés deviennent faciles,
employer les moyens suivants pour mettre son cheval au galop.
L'animal marchant au pas, sur la piste, et étant léger,
commencer par approcher les jambes en faisant primer celle du dedans. Puis,
aussitôt que l'action est ainsi augmentée par les jambes,
porter la main vers le dehors pour donner la position qui, elle, engendre
le mouvement. Bien soigner ces départs.
Pour le galop à droite, par exemple, chercher d'abord la légèreté
par la rêne droite; puis, l'impulsion étant suffisante, élever
la main vers la gauche en la rapprochant du corps.
L'action doit être donnée presque exclusivement avec la
jambe du dedans, afin de maintenir le cheval droit, en empêchant
la croupe de venir du côté opposé à celui où
se porte la main.
Une fois le galop produit, à chaque descente de l'avant-main,
demi-arrêt pour cadencer l'allure qui doit, dès le départ,
être réglée comme un balancier d'horloge.
Tant qu'on reste au galop, changer souvent de rênes, une seule
main tenant le filet, puis la bride, puis le filet. Pendant ces changements
de rênes, l'allure ne doit pas varier.
Si la vitesse augmente, décomposer. C'est-à-dire arrêter
court, décontracter, puis repartir.
Départ à faux
Demander ensuite des départs à faux.
Pour cela, porter en marchant au pas les épaules du cheval vers
le dedans, de manière à lui faire prendre le degré
d'obliquité d'un quart de “ croupe au mur “, et partir au galop
dans cette position par les mêmes moyens que ci-dessus, mais en se
servant d'abord des aides opposées (rêne et jambe droites
pour le départ à gauche en étant à main droite).
Faire ainsi quatre pas de galop et passer au pas; rétablir la
légèreté, repartir, etc.
Mais arriver le plus tôt possible à obtenir les départs
à faux par la rêne et la jambe du côté du mur
agissant comme aides principales.
Alterner ensuite avec des départs sur le pied du dedans.
Dans tout le travail au galop, s'efforcer plus que jamais de maintenir
le cheval absolument droit et léger.
Moyen de redresser un Cheval
En commençant, dès que l'animal se traverse plus ou moins,
dès qu'une résistance à la main se manifeste, décomposer,
c'est-à-dire arrêter, redresser, rendre léger et repartir.
Plus tard, lorsqu'on peut déjà essayer de combattre les
résistances sans arrêter, on doit redresser son cheval par
le procédé suivant : s'il avance la croupe à droite
dans le galop à droite par exemple, il faut, lorsque sa mâchoire
est liante et moelleuse, appuyer légèrement la rêne
gauche sur l'encolure, de manière à rejeter le poids de l'avant-main
sur l'épaule droite, ce qui a pour conséquence de faire plus
ou moins déborder les hanches à gauche et d'amener le bout
du nez de ce même côté.
En un mot, on corrige un pli en donnant à l'animal, par un délicat
effet de main, le pli inverse. Mais il faut éviter de se servir
pour cela des jambes.
Pour rétablir la légèreté en marchant au
galop, n'altérer en quoi que ce soit l'allure du cheval en combattant
les résistances.
Chercher toujours à élever le plus possible l'encolure
en agissant sur le poids, mais sans jamais prendre sur la force nécessaire
au mouvement.
Décontracter la mâchoire et laisser la tête se rapprocher
insensiblement de la perpendiculaire.
Descentes de Main
Dès que l'on a une belle légèreté au galop,
essayer des descentes de main et les répéter souvent. S'efforcer
du reste, dans tout le travail à cette allure, d'employer le moins
de main et le moins de jambes possible.
Reculer.
Passer fréquemment du galop au reculer par un effet d'élévation
des poignets, sans jambes, effet qui doit être plus que jamais savamment
gradué tout en étant un peu énergique.
Repartir au galop aussitôt l'arrêt après le reculer.
Petits Cercles.
Le cheval étant bien léger, décrire des cercles de
petits diamètres en faisant agir par appui la rêne du dehors
pour charger l'épaule du dedans, ce qui amène dans le principe
le bout du nez légèrement en dehors et “ fait tomber “ l'avant-main
vers le centre du cercle.
Galop de deux Pistes.
Passer au galop de deux pistes.
Commencer par la tête et la croupe au mur.
Pour ce mouvement, tenir d'abord ses rênes courtes dans une seule
main (bride ou filet).
Le cheval marchant obliquement au pas, demander seulement quelques
foulées de galop de deux pistes et reprendre le pas.
A chaque poser de l'avant-main dans le galop sur les hanches, demi-arrêt
accentué de bas en haut, sans avancer la main, pour enlever le cheval
et cadencer l'allure. La main doit s'élever chaque fois que les
membres de devant touchent terre, et s'abaisser ensuite plus rapidement
qu'elle ne s'est élevée.
Le mouvement du poignet doit être bien rythmé.
Il faut faire agir davantage la rêne et la jambe du dehors pour
pousser le cheval par deux forces du même côté.
Les déplacements de la main doivent être peu apparents.
Si le cheval avance dans la croupe au mur, c'est qu'il y a trop de poids
sur le devant; le relever à chaque descente de l'avant-main par
un demi-arrêt énergique.
En restant la croupe au mur et sans redresser, galop sur les hanches
vers la droite et vers la gauche.
Dans tous ces mouvements de deux pistes au galop, arrêter souvent,
décontracter, puis repartir, etc.
Pour obtenir et ensuite entretenir ce galop, la main et les jambes ne
doivent pas agir tout à fait en même temps. La main place,
cesse son effet; les jambes donnent l'action, se relâchent; puis
la main enlève l'avant-main, même avec une assez grande force,
si c'est nécessaire, attendu qu'il s'agit alors de reporter sur
le derrière le poids qui surcharge l'avant-main.
Puis elle s'abaisse de nouveau.
Puis les jambes arrivent si l'action s'éteint, etc.
Si les jambes et la main agissaient simultanément, leur effet
tendrait à s'annuler réciproquement et produirait des contractions.
Changement de Main diagonal.
Pour arriver à changer de main diagonalement au galop de deux pistes,
commencer le mouvement au pas; puis faire deux ou trois foulées
de galop de deux pistes; passer au pas en tenant toujours les hanche; repartir
au galop, reprendre le pas, etc.
Puis, en augmentant le nombre des foulées de galop, essayer
enfin le changement de main diagonal à cette allure sans passer
au pas.
Tâcher le plus tôt possible, dans ces mouvements de deux
pistes, de faire un ou deux pas avec descente de main.
Ne pas oublier que dans le galop de deux pistes comme dans tout mouvement
sur les hanches aux autres allures, les deux jambes peuvent et doivent
être le plus souvent employées en même temps; l'une
pousse en avant et l'autre de côté. Cette dernière
se place un peu plus en arrière que l'autre.
Mais quand le dressage avance, la main doit presque tout faire; la rêne
du dehors surtout.
Bien s'efforcer de distinguer ce qui fait défaut : si c'est
l'action ou la position.
Diminuer de plus en plus la force des aides employées.
S'il y a de la résistance à l'appui d'une rêne,
ne pas insister sur une action fixe. La remplacer aussitôt par un
demi-arrêt suivi d'un second, d'un troisième, etc.
Traverser ensuite le manège au galop de deux pistes, dans une
direction perpendiculaire aux grands côtés, en maintenant
son cheval bien parallèle à ces mêmes grands côtés
et sans avancer d'une ligne.
Décomposer au besoin ce mouvement en arrêtant pour rétablir
la légèreté.
Demi-voltes de deux Pistes au Galop
Puis commencer une demi-volte ordinaire de deux pistes au pas. La terminer
par quelques pas de galop.
Même gradation pour la demi-volte renversée.
Arriver à exécuter entièrement ces demi-voltes
au galop.
Pirouettes au Galop.
Pour préparer à la pirouette au galop, exécuter de
petites demi-voltes ordinaires de deux pistes, commencées au pas,
et finies au galop.
Les répéter souvent à la même place en revenant
au point de départ par le mouvement inverse.
Dans ce travail, s'attacher à ce que le cheval n'avance pas;
mais éviter cependant tout principe d'acculement.
Enfin passer à la pirouette ordinaire.
Commencer de même au pas et terminer par un ou deux enlevers au
galop. On arrive ainsi à faire la demi-pirouette tout entière
au galop.
Dans ce mouvement le cheval doit être bien droit.
Dès qu'on peut l'exécuter entièrement au galop,
le moins de jambes possible. Si l'on s'en sert trop, on arrive au désordre,
au trépignement; l’enlever ne se produit plus.
Volte de deux pistes au Galop .
Pour la volte, en commencer une de deux pistes au pas au milieu du manège,
puis faire une foulée de galop; puis passer au pas; puis deux foulées
de galop, et ainsi de suite jusqu'à ce que la volte entière
se fasse au galop sur les hanches.
Dans le travail au galop de deux pistes, il arrive un moment où
la rêne du côté où l'on va est trop puissante
et laisse la croupe en arrière. Alors il faut s'en servir le moins
possible et employer la rêne du dehors par appui sur l'encolure.
Mais cet appui doit être délicat. Le cheval est ainsi pousse
du côté où l'on veut marcher. Cette action a, de plus,
l'avantage de faire une légère opposition à la croupe,
qui sans cela resterait un peu en retard.
Départ au Galop par la main, sans Jambes.
Il faut en arriver à mettre son cheval au galop par un effet de
main sans se servir des jambes.
Pour cela, en marchant au pas, à main droite, par exemple, porter
la main qui tient les rênes nouées (que ce soit la bride ou
le filet) vers la gauche, et un peu en arrière, en donnant un léger
demi-arrêt. Si le cheval se ralentit, rendre la main; pousser en
avant par les jambes, et recommencer ensuite le même effet de rênes;
deux, trois, quatre petits demi-arrêts, s'il est nécessaire,
jusqu'à ce que l'enlever au galop se produise. Mais, dès
que l'allure du pas se ralentit, cesser toute action de la main et pousser
en avant. Donner les demi-arrêts un peu plus forts s'il y a beaucoup
de poids à déplacer pour alléger suffisamment le devant.
Aussitôt l'enlever obtenu, la main doit tout lâcher, se
tenant prête à reprendre les rênes si besoin est. C'est
le seul moyen de voir quel a été l'effet produit, quel est
le degré de l'équilibre, s'il n'y a pas trop de poids en
avant, etc.
Il faut mettre beaucoup de finesse dans ces actions de main.
Ce travail, très délicat, est extrêmement important.
Il apprend à agir sur le poids sans prendre sur la force qui pousse;
car tant que les demi-arrêts combattent seulement le poids, ils ne
diminuent pas l'impulsion, mais, dès qu'ils agissent sur la force,
ils ralentissent ou même arrêtent. On doit en résumé
chercher à enlever le cheval sans diminuer sa vitesse.
Rester sur les départs ainsi demandés, jusqu'à
ce que l'animal les ait compris et les donne facilement; ne pas se presser;
avoir surtout beaucoup de calme et de persévérance.
Le premier départ est souvent long à obtenir.
Dès qu'on a réussi, recommencer jusqu'à ce que
le cheval parte facilement aux deux mains.
Puis exécuter ce travail au milieu du manège. Toujours
pas de jambes quand la main agit; mais, dès qu'il y ralentissement,
pousser ferme; l'éperon au besoin.
On doit ensuite en arriver à passer du reculer au galop sans
s'aider des jambes, par le même effet de main employé pour
enlever son cheval à cette allure en marchant au pas.
Ce travail donne d'excellents résultats quand on le pratique
comme il suit :
Étant arrêté le dos tourné à un grand
côté du manège, reculer jusqu'au mur.
Puis partir au galop jusqu'à la piste opposée. Reculer
de nouveau. Repartir au galop, et ainsi de suite.
Galop de deux Pistes, sans Jambes.
Puis on répète tout le travail du galop sur les hanches en
cherchant à l'exécuter sans se servir des jambes.
Pour la bonne exécution des mouvements de deux pistes à
cette allure, il faut, dans le principe, faire précéder l'action
de la jambe du coté vers lequel on veut obliquer. C'est pour éviter
l'acculement, pour entretenir ou donner l'impulsion. Mais lorsque le cheval
conserve facilement son équilibre, s'il a un degré d'action
suffisant, on doit s'en passer. On doit de même se passer de l'autre
dés qu'elle a indiqué la direction, dans les pas de côté,
la tête au mur, la croupe au mur, etc.
Enfin le cheval marchant au pas et de deux pistes, demander par des
demi-arrêts, sans s'aider des jambes, l'enlever au galop sur les
hanches. Se contenter d'abord d'un pas ou deux. Il est entendu que dès
que l'action diminue ou cesse, la main rend tout, n'agit plus, et que les
jambes redonnent l'impulsion.
La main ensuite recommence à demander l'enlever au galop.
Pour obtenir cet enlever au galop, les demi-arrêts se donnent
sur l'une ou l'autre rêne selon le cas, ou bien sur les deux à
la fois.
Ainsi, si c'est le devant qui est chargé de poids, qui parait
lourd, la rêne du côté où l`on va doit agir principalement
ou même seule.
Si c'est le derrière qui reste en retard sur l'avant-main, c'est
l'autre rêne qui doit donner les demi-arrêts pour chasser les
hanches par une opposition. C'est une question de tact.
S'attacher à ce que ces effets de main soient bien des demi-arrêts
et non des saccades.
Demander ainsi des enlevers au galop de deux pistes en changeant de
main diagonalement, dans le mouvement de la tête ou de la croupe
au mur, etc.
Ne faire agir la main que quand l'action se soutient bien au pas. Dès
qu'elle meurt, plus de main et alors les jambes.
De même, une fois l'allure du galop sur les hanches obtenue, si
l'action ne se continue pas, cesser tout effet de main, et employer les
jambes.
Se contenter, dans le principe, de deux ou trois pas de galop de deux
pistes sans jambes.
Arrêter souvent; décontracter.
Donner fréquemment au cheval quelques minutes de repos et d'absolue
immobilité dans un équilibre parfait.
Demander, dans le même ordre d'i
dées, des voltes et des demi-voltes de deux pistes sans se servir
des jambes tant qu'on le peut.
Préparer les pirouettes ordinaires au galop sans jambes, par
des demi-voltes serrées sans exagération et exécutées
par la main seule.
Prendre garde à l'acculement avec les chevaux qui reviennent
très facilement sur eux. La main doit alors redoubler de délicatesse.
Pour exécuter la demi-pirouette ordinaire elle-même, alterner
dans le commencement les effets de main avec l'action des jambes. En évitant
de les produire ensemble, on arrive assez promptement, dans ce travail,
à se passer complètement des jambes.
Départs au galop par les Jambes seules. ‹ Pour parfaire l'équilibre
du cheval, il est bon, non seulement de l'exercer à s'enlever au
galop par la main seule, mais de chercher inversement à obtenir
des départs à cette allure en ne se servant que des jambes.
Pour cela, les rênes étant sur le cou, ou tenues par leur
extrémité sans qu'elles aient d'action sur la bouche, appuyer
en marchant au pas, la jambe gauche, par exemple, au flanc du cheval et
faire agir en même temps la jambe droite un peu plus en avant et
par petits à-coups successifs, jusqu'à ce que l'enlever au
galop à droite se soit produit.
Si, au moment du contact des jambes, l'animal prend le trot, les relâcher
entièrement, et empêcher par un ou plusieurs demi-arrêts
le poids de se porter en avant. L'allure du pas une fois rétablie,
recommencer à demander par les jambes seules le départ à
droite.
Dès que ce résultat est obtenu, alterner les enlevers
au galop par la main avec les départs par les jambes.
Exécuter ce même travail sur le pied gauche.
Passer ensuite du pas au trot par une pression égale et progressive
des deux jambes.
Mais la différence entre les moyens à employer pour obtenir
ainsi le galop ou le trot est plutôt du ressort du tact équestre
que du domaine de la théorie.
Départs au galop par la Rêne et la Jambe du côté
opposé au Pied demandé sans traverser le Cheval.
Il nous reste à dire maintenant comment on peut arriver à
produire le départ au galop par les aides latérales (rêne
et jambe) du côté opposé au pied demandé, le
cheval restant bien droit d'épaules et de hanches.
Cette manière d'obtenir le galop trouve son application surtout
dans l'équitation du dehors. Elle présenté cet avantage
que le cavalier se sert alors toujours, pour mettre son cheval à
cette allure, des mêmes moyens, depuis le commencement jusqu'à
la fin du dressage.
On prépare ce travail comme il suit.
Le cheval étant bien léger et maintenu sur un cercle à
droite de petit diamètre au moyen de l'appui de la rêne gauche
(bride ou filet) sur l'encolure, obtenir le galop à droite en passant
au besoin par le petit trot, mais en se servant de la rêne et de
la jambe gauches comme agents principaux.
La rêne gauche doit être l'aide prédominante et pousser
en quelque sorte l'avant-main vers la droite, le bout du nez du cheval
restant un peu à gauche; et la jambe gauche du cavalier,
tout en communiquant l'action nécessaire, doit éviter
de traverser l'animal dont les épaules et les hanches restent ainsi
sur le cercle décrit.
Quand ce travail préparatoire s'exécute convenablement
à chaque main, il faut arriver à obtenir les départs
au galop sur la ligne droite, le cheval restant bien droit, et cela en
se servant toujours de la rêne et de la jambe opposées au
pied demandé.
Il s'agit alors de donner la position en reportant le poids d'abord
légèrement d'avant en arrière, et en le poussant ensuite,
pour ainsi dire, vers la droite et en avant.
Pour cela, le cheval étant léger et ramené, pour
demander le galop à droite, par exemple, en partant du pas ou du
petit trot, élever la main en la rapprochant du corps, la rêne
gauche agissant à peu près seule dans ce demi-arrêt
avec une intensité progressive et savamment graduée; et terminer
cet effet en reportant la main vers la droite de manière à
produire sur l’encolure, avec la même rêne gauche, une légère
pulsion vers la droite. Mais au moment où la main commence l'effet
en question, la jambe gauche doit agir par une pression proportionnée
au surcroît d'impulsion nécessaire, dans le cas où
l'animal n'a pas le degré d'action suffisant pour l'enlever au galop.
L’appui de la rêne gauche sur l'encolure tend à produire
un certain pli à gauche, c'est-à-dire à faire avancer
légèrement le bout du nez et la croupe vers la gauche pendant
que les épaules sont poussées vers la droite. La pression
délicate de la jambe gauche ne doit donc plus traverser le cheval.
Il faut d'ailleurs que la rêne droite empêche, s'il est
nécessaire, le bout du nez de se contourner vers la gauche et qu'elle
soit, comme la jambe droite, prête à intervenir en cas de
besoin.
Recommencer ces demi-arrêts jusqu’à ce que le galop ait
été obtenu, et demander, bien entendu, le départ sur
chaque pied.
Rester longtemps sur ce travail et l'entrecouper d'arrêts fréquents
suivis de reculer.
Le cheval étant bien léger, partir aussi du reculer au
galop par les effets en question.
Arriver comme précédemment à se passer le plus
possible et même entièrement des jambes pour ces départs.
Il est à remarquer que cette manière de demander le galop
a la plus grande analogie avec l'action de “ rouler “ dont on se sert souvent
à la fin d'une course pour faire donner à un cheval tous
ses moyens, en la répétant à chaque foulée
des membres antérieurs.