Les grands maitres et leur pratique équestre ....

F. Robichon de la Guerinière

d'une Epaule Endedans le cheval

 
François Robichon de La Guérinière,  8 mai 1688.2 juillet 1751

En 1715, François de La Guérinière reprend la direction d'une académie d'équitation dont le manège était installé à Paris dans un ancien jeu de paume ent en moins de quinze ans y forge sa réputation d'écuyer et de professeur hors de pair, formation qu'il doit en partie à son maître M. de Vendeuil, et à sa parfaite connaissance des ouvrages de Cavendish .

En I730, le grand écuyer de France, le prince Charles de Lorraine, comte d'Armagnac le nomme directeur du Manège royal des Tuileries .

 

Comme tous les grands maîtres classiques, La Guérinière connut un  abandon aux temps troubles du romantisme équestre et de ses querelles d'école assez stériles. Baucher lui reproche de manquer parfois de précision et en réponse Bohan lui adresse le reproche contraire. 

Heureusement ses écrits École de cavalerie, et  Eléments de cavalerie (aux contraire de plusieurs autres auteurs) lui ont survécu et sont toujours et d'actuaité et disponibles.

L'École de Cavalerie comprend trois parties :

    La connaissance du cheval et de tout ce qui le concerne : mors, ferrure, selles et alimentation.

    Le dressage.

    Le traitement des maladies.

Il est assez troublant que L'Hotte dans sa synthese des thèes de  d'Aure et Baucher reviendra plusieur fois comme Bour sur les enseignements fondateurs de de la  Guérinière.

Quelques de ces maximes sont à méditer avant que de relire l'oeuvre entière...

: " La grâce à cheval consiste en une posture droite et libre, qui vient du contrepoids du corps bien observé ; en sorte que dans tous les mouvements que fait le cheval, le cavalier, sans déranger son assiette, conserve autant qu'il le peut, dans un juste équilibre, cet air d'aisance et de liberté, qui forme ce qu'on appelle le bel homme de cheval. "

 
Il diffuse parmi ses élèves la pratique de l'épaule en dedans, " qui est la plus difficile et la plus utile de toutes celles que l'on doit employer pour assouplir les chevaux ", complétant ainsi les observations de Newcastle, ce dernier reconnaissant lui-même que, dans le cercle la tête en dedans, " les parties de devant sont plus sujettes et plus contraintes que celles de derrière et que cette leçon met un cheval sur le devant ".

de La Guérinière innove aussi en proposant " de tourner la tête et les épaules (du cheval) un peu en dedans vers le centre du manège, comme si effectivement on voulait le tourner tout-à-fait, et, lorsqu'il est dans cette posture oblique et circulaire, il faut le faire marcher en avant le long du mur, en l'aidant de la rêne et de la jambe de dedans : ce qu'il ne peut absolument faire dans cette attitude sans croiser ni chevaler la jambe de devant par-dessus celle de dehors, et de même la jambe de derrière de dedans par-dessus celle de derrière de dehors... ".

" Cette leçon, ajoute La Guérinière, produit tant de bons effets à la fois que je la regarde comme la première et la dernière de toutes celles qu'on peut donner au cheval pour lui faire prendre une entière souplesse et une parfaite liberté dans toutes ses parties. Cela est si vrai, qu'un cheval qui aura été assoupli suivant ce principe et gâté après ou à l'École, ou par quelque ignorant, si un homme de cheval le remet pendant quelques jours à cette leçon, il le trouvera aussi souple et aussi aisé qu'auparavant. "

La Guérinière fait travailler cheval et cavalier,  l'épaule en dedans aux trois allures. Le travail au galop plié est très délicat et ne peut être demandé qu'à des chevaux " chevalant " déjà haut. " pour lui apprendre à approcher la jambe de derrière de dedans de celle du dehors et lui faire baisser la hanche, et, lorsqu'il a été assoupli et rompu dans cette posture, il lui est aisé de galoper ensuite les hanches unies et sur la ligne des épaules, en sorte que le derrière chasse le devant, ce qui est le vrai et beau galop ".

 

Quant à la descente de main, " une aide des plus subtiles et des plus utiles de la cavalerie ", c'est une façon de rendre la main en prenant les rênes avec la main droite au-dessus de la main gauche, " et en lâchant un peu les rênes dans la main gauche, on fait passer le sentiment du mors dans la main droite, et enfin en quittant tout-à-fait les rênes qui étaient dans la main gauche, on baisse la main droite sur le cou du cheval ". Le cheval se trouve entièrement libre, à condition qu'il ne soit pas sur les épaules, mais plutôt après avoir marqué un demi-arrêt et lorsqu'on sent qu'il plie les hanches, demeurant ainsi léger à la main.

A relire en tout cas les notes que cet Ecuyer nous a transmisses:

le sommaire de École de cavalerie :

SECONDE PARTIE : De la manière de dresser les Chevaux suivant les différents usages auxquels on les destine.


I Pourquoi il y a si peu d'Hommes de Cheval et des qualités pour le devenir.

II Des différentes natures de Chevaux ; de la cause de leur indocilité, et vices qui en résultent.
: la timidité, la lâcheté, la paresse, l'impatience, la colère, la malice, auxquels on peut ajouter la mauvaise habitude et une dangereuse conséquence : savoir d'être, ou ombrageux, ou vicieux, ou rétifs, ou ramingues, ou entiers..

III Des Instruments dont on se sert pour dresser les Chevaux.
 la chambrière, la gaule, les éperons, la longe, la martingale, le poinçon, les lunettes, le trousse-queue, les piliers, le caveçon de cuir, le caveçon de fer, le bridon et le filet..

IV Des termes de l'Art.
Manège Air, Aides, Aides fines. Piste, Changer de main Rendre la main, S'attacher à la main , Tirer à la main .   Peser à la main, Battre à la main, Faire les forces , Appui Parade Reprise,  Marquer un demi-arrêt Ramener Rassembler un Cheval, Etre dans la main et dans les talons , Renfermer , Bien mis Se traverser,  S' entabler Harper, Piaffer ,   Trépigner,  Doubler. Falquer, Falcade , Tride Serrer une demi-volte, Travailler de la main à la main Secourir Chevaler, Dedans et Dehors, Interieur, extérieur, Allures

V Des différents mouvements des jambes des Chevaux selon la différence de leurs allures.

VI De la belle posture de l'Homme de Cheval et de ce qu'il faut observer avant de monter.
VII De la main de la bride, et de ses effets.
VIII Des aides et des châtiments nécessaires pour dresser les Chevaux.

IX De la nécessité du Trot pour assouplir les jeunes Chevaux, 
et de l'utilité du Pas.

X De l'Arrêt, du demi-Arrêt, et du Reculer.

XI De l'Epaule en dedans.

XII De la Croupe au mur.

XIII De l'utilité des Piliers.

XIV Du Passage.

XV Des changements de main, et de la manière de doubler.

XVI Du Galop.

XVII Des Voltes, des demi-Voltes, des Passades, des Pirouettes, et du Terre-à-terre.

XVIII Des Airs relevés

Des Pesades
Du Mézair
Des Courbettes,
De la Croupade et de la Balotade
Des Cabrioles
Le Pas et Saut
et le Galop-gaillard.


 
 
 

web site en bibliography

Écrits de François de La Guérinière :
· École de cavalerie, Paris, 1729-1730 pour le tome 1, 1731 pour le tome II.  (le lire ici)
· Elémens de cavalerie, Paris, 1740; réédition 1741, 1754, 1768, 1791.
L' Ecole de cavalerie - F. Robichon de la Guerinière
François Robichon de la Guérinière, 
Reitkunst odergründliche Anweisung. 
Ecole de cavalerie contenant la connoissance, l'instruction et la conversation du cheval 1733
.
F. Robichon de la Guerinière de Franchet d'Esperey. (2000)

" Les Maîtres de l'œuvre équestre " d' André MONTEILHET


 
 
 
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