Les grands maitres et leur pratique équestre ....

Lord Cavendish : un anglais en France

au profit du cheval Espagnol en Flandre

 
 
 

RENCONTRE AVEC ;
William Cavendish, the 1st Duke of Newcastle 

Attention l'ouvrage à consulter ici  : ."Le Nouveau Newcastle ou nouveau traité de cavalerie" est d'un français Bourgelat qui fut le fondateur des sciences vétérinaires et d'une synthèse en français effectivement de Lord Cavendish.....

William Cavendish,  1st Duke of Newcastle (1592-1676), est l'un des auteurs les plus importants de l'évolution du dressage classique

Participant activement au conflit qui opposa Charles I à Cromwell , il est resté en bonnes grâces avec les Stuarts, James I et surtout Charles I (d. 1649), qui lui confie l'éducation du Prince of Wales, le futur Charles II. 

Newcastle a servi loyalement ses suzerins allant jusqu'à financer sur sa casette personnelle un corps de cavalerie pour 10000 livre de l'époque, car  Charles I était toujours au bord de l'asphixie finnancière .  Il a aussi soutenu le prince Rupert durant les premières années de la guerre civile.   Après la défaite de Marston Moor (2 July 1644), il quitte l'armée Royale et embarque à Scarborough pour  Rotterdam où il rejoint le Prince of Wales.

Après un passage par Paris où il épouse une dame de compagnie de la reine, il s'établit à Anvers, où il recouvre une partie de sa fortune et installe un premier manège couvert ainsi qu'une école d'équitation qui devient rapidement célèbre    Il importe de nombre étalons notamment des Andalous, Barbes, et Arabes d'origine Syrienne

C'est aussi à Anvers qu'il écrit son chef d'oeuvre, publié à 50 exemplaires en France en 1657 (puis en détruit les planches) et republie à Londre en 1667,

A la restauration de Charles II, il retourne dans sa patrie et consacre la somme extravaguante d'un million de guineée à la cause des Stuarts. Il sera récompensé par Charles II qui l'anoblit en 1665,du titre de "Duke, Governor of the town of Newcastle, and chief justice of the counties north of Trent". Le  nouvellement anobli se retire alors sur ces terres entre ses châteaux de Welbeck et Bolsover. 

Il forme tant ses fils que beaux-fils à la haute école et installe un hippodrome at Welbeck. 

Homme de cheval, homme de bien, Cavendish est aussi un homme de lettre, il traduit Molière (L'Etourdi) soutient divers auteurs dont Dryden, Ben Johnson, Hobbes, Descartes, ou Gassendi.

Il décède à Welbeck à noel 1676 et repose à Westminster.

Methode & cours


Newcastle rejecte l'utilisation recommandée par Pluvinel des piliers 
Arguant que trop de bons chevaux y sont ruinés par de mauvais entraîneurs car "C'est à l'usage des piliers qu'on y estrapasse et qu'on y tourmente mal à propos un Cheval pour lui faire lever le devant, espérant par-là le mettre sur les hanches. Que cette méthode est contre l'ordre et rebute tous les Chevaux. Que les piliers mettent un Cheval sur les jarrets, parce que, quoiqu'il plie les jarrets, il n'avance pas les hanches sous lui pour garder l'équilibre, soutenant son devant sur les cordes du caveçon."

Par contre il recommande l'usage du chandellier unique pour l'incurvation notament lors des voltes .  Son expression:s "head into the volte" impliquant une incurvation d'encolure uniquement sur une trajectoire autre prépare aux exercices de de  la Gueriniere et la fameuse "épaule en dedans".  Dans le cercle la tête en dedans, Cavendish note que  " les parties de devant sont plus sujettes et plus contraintes que celles de derrière et que cette leçon met un cheval sur le devant ".

Le caveçon trouve grâce à ses yeux et il n'attache que peu d'importance à la position des rênes lors de l'usage de celui-ci.  Il stipule aussi que le rassembler est impossible à obtenir sans action de la part du cavalier mais propose que seules les jambes y pourvoient par des aides très rapprochées. 

Ce que F Robichon de la Guérinière va confirmer peu d'années plus tard dans son ouvrage l'Ecole de Cavalerie" ou il commente abandomment Cavendish et la Broue:"
 Voici le sentiment de M. le Duc de Newcastle : “ Le caveçon est pour retenir, relever, rendre léger, apprendre à tourner, arrêter, assouplir le col, assurer la bouche saine et entière, les barres et la place de la gourmette, plier les épaules, les rendre souples de même que ses bras, ses jambes, plier le col et le rendre souple. Un Cheval ira mieux ensuite ayant quitté le caveçon et aura de l'attention à tous les mouvements de la main. Il ne faut pas tout faire avec le caveçon, mais il faut que la main de la bride agisse avant le caveçon, qui n'est qu'une aide pour la bride.

 “ La longe de dedans du caveçon, attachée au pommeau de la selle, donne un beau pli au Cheval, l'assujettit au véritable appui de la main et le rend ferme sur les hanches, surtout au Cheval qui pèse ou qui tire à la main, parce qu'il l'empêche d'appuyer sur le mors.
 “ Le caveçon appuyant partout également sur la moitié du nez, on a plus de prise pour donner un plus grand pli et pour faire tourner le Cheval, ce qui agir aussi puissamment sur les épaules.
 “ Un Cheval dressé sans caveçon ne sera jamais dans cet agréable appui que doivent avoir les braves Chevaux, qui est d'être égal, ferme et léger.
 “ Les branches de la bride sont plus lentes à faire leur effet, et sont si basses qu'il ne reste pas assez d'espace pour tirer comme avec le caveçon. La bride peut, à grand peine, tirer le bout du nez.

 “ Le caveçon et la bride sont fort différents dans leurs effets, par la différence qu'il y a de la bouche au nez. Si vous tirez le caveçon  en haut, les ongles tournés en avant, cela hausse la tête du Cheval, et si vous tirez la bride, les ongles en haut, cela fait baisser seulement le nez du Cheval en bas, et encore plus, si vous tenez la main basse de la bride.

 “ En travaillant avec la bride seule, on se peut facilement tromper, à moins que d'être bien savant dans les différents effets des divers mouvements de la main de la bride ; ainsi il faut se vouloir aveugler soi-même si on ne veut pas prendre un chemin si court et si assuré, comme est celui du caveçon lié au pommeau, et secondé de la bride. ”

 Après le jugement que portent ces deux grands Maîtres sur les avantages et les effets du caveçon, il y aurait de la témérité à ne pas suivre une décision si respectable. La seule remarque que je trouve à propos de faire, c'est que je crois le caveçon très excellent entre les mains d'un Homme de Cheval qui sait bien d'en servir ; mais je crois, en même temps, qu'il est dangereux de le donner aux Écoliers parce que l'expérience nous fait voir que ceux qui ont été élevés dans les Écoles où on se sert de cet instrument, ont pour la plupart la main rude et déplacée, ce qui est occasionné par la force majeure qu'on emploie pour le faire agir.
 Le bridon est une embouchure montée d'une têtière sans muserolle ; cette embouchure a peu de fer et est brisée dans le milieu : quelques-uns le sont en plusieurs endroits. Le bridon n'est autre qu'une imitation des premières brides dont on s'est servi pour monter les Chevaux, qui n'était autre chose qu'une simple embouchure sans branches et sans gourmette.
 Il y a deux sortes de bridons : les uns dont l'embouchure est très mince, se mettent avec la bride et servent à soulager la bouche d'un Cheval, et en cas d'accident, lorsque les rênes viennent à se rompre, par exemple, ou à être coupées dans un combat, on a recours alors au bridon.

 L'autre espèce de bridon est celui dont on se sert pour acheminer les jeunes Chevaux. L'embouchure en est plus grosse, et aux deux extrémités il y a deux petites barres de fer rondes pour empêcher qu'il ne sorte de la bouche d'un côté ou de l'autre, en tirant une des deux rênes.

 Voici de quelle façon M. le Duc de Newcastle s'explique sur les effets du bridon.
 “ Le bridon n'appuie que sur les lèvres, et peu sur les barres, et la barbe se conserve en son entier. Il est bon pour les Chevaux qui pèsent à la main, portent bas et s'arment pour les relever. On peut gourmander un Cheval en tirant les deux rênes du bridon l'une après l'autre, fortement, et plusieurs fois de suite, comme si on voulait lui scier la bouche. Il est encore bon pour acheminer un jeune Cheval, lui apprendre à tourner au pas, au trot, l'arrêter ; la sujétion de la bride lui peut donner occasion de se défendre, et le bridon le dispose à mieux obéir à la bride. Il faut avoir les ongles en dessus, avancer les mains, et avoir les bras en avant. Il n'est pas bon pour ceux qui n'ont point d'appui, qui battent à la main, car, comme il ôte l'appui à ceux qui en ont trop, il gâte ceux qui n'en ont point. ”

 Le filet est une espèce de mors monté d'une têtière sans muserolle, avec une gourmette et des branches sans chaînettes. Ce mors sert aux Chevaux de carrosse ou autres, lorsqu'on les étrille ou qu'on les mène à la rivière.

 Les Anglais, plus attentifs qu'aucune autre nation, pour ce qui regarde l'équipage d'un Cheval, ont inventé un filet d'une structure assez singulière ; il sert en même temps de bridon et de bride, par le moyen de deux paires de rênes, l'une desquelles est attachées au bas des branches, comme aux brides ordinaires. Les autres rênes sont attachées à deux arcs, qui sont aux extrémités de l'embouchure ; et en se servant de ces deux dernières rênes, la gourmette alors n'agissant plus, l'embouchure agit comme celle du bridon, et produit le même effet.

 
D'autres passage de l'oeuvre du Maître sont importants entre autre dans l'édition anglaise seule qui nous soit parvenu (une traduction en Français d'un contemporain existant toutefois)

p. 256: 

"What Stature or Size of Horses is best and most convenient, either for the Wars, a single Combat, or any Thing else; as also, at what Age it is most proper to begin to work a Horse, either for the Wars or Manege.

"There are great Disputes among Cavaliers about this Business; I shall not therefore trouble you with the Arguments they use Pro and Con upon this Head, but only deliver to you my Opinion about it: Now those who are for high and large Horses say, they are strong for a Shock; but they must know, that all large Horses are not strong; nay, for the most Part they are not only the weakest Horses, but commonly without Spirit and Vigour: But put the Case a great and large Horse were strong, yet being so tall, and so big, his Strength is diffus'd, and indeed out of his Strength, that a middling Horse (Entre deux Selles, as the French say) or a less siz'd Horse having his Strength united, and being a little lower, or as it were beneath him, would certainly overthrow him; so that a middling or less siz'd Horse, is certainly and without doubt the best for the War, or a single Combat.

"Middling and less sized Horses have also for the most Part, both Strength, Spirit, and Agility, and not one in an Hundred but proves well, when of large Horses not one in a Thousand; Nay, the middle sized Horse is the most proper for all Uses: For the Pad, Buck-hunting, Hawking, Running, Galloping upon the high way for many Miles, or Posting, for the Coach, for the Cart, yea for any Thing; and if he falleth a little Horse will do the Rider less hurt to lye upon him than a large and heavy one: However, Gueldings and Guelt Nags are fitter for great Journies, Hunting or Hawking in Summer, than Stoned Horses, because the natural Heat in Stone Horses with the Heat of the Weather, doth soon fire their Feet and Founder them, whereas Geldings are colder, and so travel better, not becoming so soon weary in the Heat of Summer. The great Inconveniency of Geldings is, that they soon disgust and loose their Appetite: But the only way to prevent it, is to make Choice of such as are well Bellied, and then they will keep their Stomachs pretty well, yet never so well as a stone'd Horse.

 "As to the Age in which it is most proper to begin to work a Horse either for the Wars or Manege; it is certain that a young Horse of three years Old is but Gristle, and besides, his Understanding, if one may so speak, is not come to him, so that wanting understanding, and being so weak, you must have patience to stay three Years more at least until he hath both; for stopping and going back will strain his Back, stress his Hammes, and consequently spoil him; so that I would rather have a Horse of six, seven, or eight Years Old, so he be sound and not Vitious, ..." 

p. 259:
        "Now a good Seat is of such Consequence, as you shall see hereafter, that it is One of the chief Things maketh a Horse go perfectly; the very Manner of sitting being almost beyond all other Helps, therefore do not despise it; for I dare boldly say, that he who is not Bel homme a Cheval, or a handsome and graceful Horseman, shall never be Bon homme a Cheval, or a good Horseman."
p. 268:
        "The Helps of the Body are to be Gentle for all Horses, because to sit strong on Horseback astonishes a weak Horse, and causes a strong one to go in Counter-times, because it forces him too much; it maketh a furious Horse mad, a resty Horse yet more Resty, and a Horse hard on the Hand to run away; being displeasing to all Sorts of Horses: You are therefore neither to sit too Weak, nor too Strong on Horseback, but betwixt the two, because gentle Helps fit and please all Horses best: And you must also sit straight upon the Twist, and always keep your self as much so as you can, what Action soever the Horse maketh: And to do it with the more Ease, you must oppose his rude and unexpected motions, by Acting quite contrary to what he doth.
 "As for Example, if the Horse rise before, then you must incline your Body a little forwards to him: For did your Body go along with the Horse, it would go backwards, and be both very uneasie for you and the Horse. In like manner, if the Horse strike out behind, or raise his Croup, you must put your Body backwards, which is contrary to the Horse's Motion; for did you follow the Horse, you would put your Body forwards, and so be in danger of being thrown. Therefore the best Way, is still to sit straight as much as possible, and then the Action of the Horse will keep you on your Twist."
 
        p.281:
        "Another excellent Lesson for suppling a Horse’s Shoulders, and to make him attentive to the Will of the Rider, is this: Trot him, and without stopping him upon his Trot, make him go gently from it to a short and slow Gallop, and from the Gallop to his Trot again, and tho’ he go still upon the same Hand, yet change him from Trot to Gallop, and from Gallop to Trot, until you think it sufficient, and then make him stop either upon his Trot or Gallop as you shall think fit. This is a most excellent Lesson not only to supple his Shoulders, but to make him attend and obey the Will of his Rider: For having no continued Rule to fix his Mind on, and to make him go by Rote either in Trotting or Galloping, he must absolutely obey both the Hand and the Heels: For not knowing when or where he shall be stopt, will make him still to be expecting it, and always attentive to the Motions of the Hand and Heels of the Rider; so that he will be always ready to answer them, and therefore there can hardly be a better Lesson for suppling a Horse’s Shoulders, and preventing his going by Rote than this. For all our Design in Horsemanship, is to make a Horse answer and obey the Hand and Heels, and this Lesson bringeth a Horse a great Length in both, therefore I advise you to esteem it."
 
        p. 283: "
When your Horse obeys you in all these Lessons perfectly, which is to answer your Hand and Heels, stop short, and go easily back, (for going back, is I assure you an Excellent Lesson to put him upon the Haunches, to accomodate and adjust his hind-Feet, and make him light before, that so he may stop easily, and in just Proportion) I say when he can perform all these Lessons perfectly, then teach him to advance upon a Pesate, which is to rise before,

see Chapter 29, without which no Horse can be accounted a ready Horse; you may do it after you stop him, because a true and exact Stop should be always finished with a rising before or Pesate, I mean when a Horse is pretty far advanced in the Manege, but not before."

        p. 284:
        "Make your Horse first to gallop a narrow Circle of one Piste, and when he hath finished that, put him forward upon a large Round or Square, and make another of the same bigness, and so on until he make four little ones, which should all be contained in one large Circle or Square, and after you have made him go over all the four Circles, his Crupper a little out, then make him go over them all again his Crupper in, and upon a short Gallop, and still as he finisheth one small Circle, put him forwards upon the large Circle or Square, to begin another upon the Angle or Corner of it; and thus repeat all four so long as you think fit, which will make him attend the Hand and Heel, and become most obedient to both. Here is also another very good Lesson; make your Horse go sideways, or passage, upon one Hand, then put him forward twice or thrice his own length; afterwards make him go sideways upon the other Hand, and then put him forwards again, and so sideways and forwards from Hand to Hand, which will make him very attentive to the Motion of your Bridle-hand and Heels: But to perform this Lesson exactly, there required a good deal of Bounds, and therefore the open Fields are a great deal more proper for it than a close or covered Manege: These being all most excellent Lessons, I therefore with the more Earnestness recommend them to your practice."

web site en bibliography

Cavendish Lord Newcastle Methode et Invention de dresser les chevaux 1658

 
 
 
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