L'Instruction du Roy est celle du roi Louis XIII, " pour réduire
les chevaux en peu de temps à l'obéissance ". La forme
sous laquelle l'enseignement nous est parvenu est celle d'entretiens avec
interventions de Monsieur Le Grand .
Pluvinel
développe l'usage du le manège plus loin que ses prédécesseurset
préconise pour mieux assouplir le cheval de le travailler aux deux
piliers,
il ne fait que suivre en cela les textes laissés par La Noue, sans
savoir lesuels de ces maîtres a inventé cette méthode
à moins qu'elle ne vienne d'Italie où l'un comme l'autre
ont fait leur apprentissage (sous Pignatelli en 1751).
Pluvinel
est l'un des derniers maîtres à parler encore de l'équitation
d'armure et des formations aux gendarmes. Cette pratique disparaîtra
bientôt au profit de l'équitation de mouvement et trouveras
un accomplisssement artistique dans les carroussels.
Ce qui distingue Pluvinel c'est la mesure, le tact et la discrétion
dans les aides, avec des mors simplifiés, aux canons brisés,
indicateurs et non tourmenteurs.
Il professe la compréhension plus que la violence " la gentillesse,
qui est aux chevaux comme la fleur sur les fruits, laquelle ôtée
ne retourne jamais " ?
et recommande " la cervelle plus que les reins et les jambes
".
Une monte essentiellement à l'assiette ,ce que son éleve
reconnait comme excellent !
LE ROI. : Monsieur le Grand, j'approuve le conseil que vous me venez
de donner, & jusques ici j'ai connu que par la méthode
que Monsieur de Pluvinel observe, on peut en peu de temps se rendre
capable de juger du Chevalier & du cheval. Cependant je prends un grand
plaisir à voir travailler un bel homme de cheval ; & crois que
j'en prendrais encore davantage à faire manier sous moi un cheval
dressé de sa main, par ce qu'ils me semblent si aisés &
obéissants, qu'il ne faut que se tenir droit, & aider seulement
des cuisses ( qui est celle laquelle il m'a enseigné en particulier
) & un peu de la langue
ainsi que la méthode dans l'enseignement
Voilà pourquoi ( SIRE ) je voudrais commencer à dresser
l'homme le premier, tant pour éviter aux périls qu'il
pourrait encourir, le mettant d'abord sur un jeune cheval, que pour
empêcher les mauvaises leçons que le cheval recevrait sous
lui : Car, c'est une maxime générale, qu'il ne faut jamais,
s'il est possible, aux exercices de plaisir hasarder la vie des hommes,
ni leur laisser prendre de mauvaises habitudes...
Voilà, SIRE, ce qu'il faut que celui qui enseigne considère
de près, afin d'apprendre quand il est temps de parler, & quand
il faut se taire. En un mot, il faut assurer parfaitement l'homme sur le
cheval auparavant que de le reprendre ; & lorsqu'il est assuré,
il est besoin de lui enseigner à se sentir.
il déconseille le premier l'usage des moyens physiques de contrainte
je ne sers des embouchures, ... La meilleure qui se puisse
rencontrer, est celle qui ne fait point de mal dans la bouche du cheval,
conduite par la bonne main du Chevalier, & par la bonne école
qu'il lui donnera : car de croire ( comme il y en a plusieurs ) que la
bride seule soit celle qui assure la tête du cheval, & qui le
fasse reculer & tourner au gré du Chevalier, ce sont des comptes
trop absurdes, desquels je ne désire pas entretenir votre Majesté.
Car tout ainsi que la diversité des éperons, soit piquant
ou mornés, ne font pas manier les chevaux, s'ils ne sont placés
aux talons de quelqu'un qui s'en puisse bien servir ; tout de même
la diversité des bribes n'accommode pas la tête, ni la bouche
des chevaux, si la main de celui qui s'en sert, n'est expérimenté
en l'exercice. Néanmoins il est nécessaire de donner de la
commodité, & du plaisir au cheval, le plus que faire se pourra
;
Mais surtout il se fait l'apotre du respect du CHEVAL
" Il faut être avare des coups et prodigue des caresses afin,
comme redirai toujours, d'obliger le cheval à obéir et à
manier plutôt pour le plaisir que pour le mal. "