Les grands maitres et leur pratique équestre ....

Pluvinel de La Baume,

La gentillesse dans l'approche du cheval

 
 
 

Antoine Pluvinel 1561 - 1620
portrait
.Messire Antoine de Pluvinel de La Baume, Sous-Gouverneur, Conseiller en son Conseil d'État, Chambellan ordinaire,  Ecuyer principal de sa Majesté Louis XIII mourut le 24 août 1620 sans avoir fait éditer son œuvre. 

Une première édition incomplète et partiale (étant constituée uniquement des souvenirs du valet de Messire Pluvinel) parut, sous le titre Le Maneige Royal, en 1623 avec des illustrations Crispin de Pas. 

Menou de Charnizay corige l'oeuvre et la réédite l'oeuvre en 1625 sous le titre définitif devenu célèbre : L'Instruction du Roy en l'exercice de monter à cheval, ouvrant la voie aux grands traités futurs de  de la Guérinière. elle sera encore une fois publiée en 1715.

Son ouvrage est l'un dernier qui traite des usages des gendarmes de l'équitation de tournois mais en même temps il est un des premiers qui recommande la douceur dans l'emploi du cheval : 

“Je n'ai jamais vu que l'on puisse obtenir quoi que ce soit de la compréhension du cheval par la force. C'est pourquoi telle est la leçon à tirer de mon enseignement : l'exercer avec douceur, peu à la fois mais souvent.”

Methode & cours

L'Instruction du Roy est celle du roi Louis XIII, " pour réduire les chevaux en peu de temps à l'obéissance ". La forme sous laquelle l'enseignement nous est parvenu est celle d'entretiens avec interventions de Monsieur Le Grand .

travail au piliersPluvinel développe l'usage du le manège plus loin que ses prédécesseurset préconise pour mieux assouplir le cheval de le travailler aux deux piliers, il ne fait que suivre en cela les textes laissés par La Noue, sans savoir lesuels de ces maîtres a inventé cette méthode à moins qu'elle ne vienne d'Italie où l'un comme l'autre ont fait leur apprentissage (sous Pignatelli en 1751).
 

Pluvinel est l'un des derniers maîtres à parler encore de l'équitation d'armure et des formations aux gendarmes.  Cette pratique disparaîtra bientôt au profit de l'équitation de mouvement et trouveras un accomplisssement artistique dans les carroussels.

Ce qui distingue Pluvinel c'est la mesure, le tact et la discrétion dans les aides, avec des mors simplifiés, aux canons brisés, indicateurs et non tourmenteurs. 

Il professe la compréhension plus que la violence " la gentillesse, qui est aux chevaux comme la fleur sur les fruits, laquelle ôtée ne retourne jamais " ? 

et recommande " la cervelle plus que les reins et les jambes ".

Une monte essentiellement à l'assiette ,ce que son éleve reconnait comme excellent ! 
LE ROI. : Monsieur le Grand, j'approuve le conseil que vous me venez de donner, &  jusques ici j'ai connu que par la méthode que Monsieur de Pluvinel observe,  on peut en peu de temps se rendre capable de juger du Chevalier & du cheval. Cependant je prends un grand plaisir à voir travailler un bel homme de cheval ; & crois que j'en prendrais encore davantage à faire manier sous moi un cheval dressé de sa main, par ce qu'ils me semblent si aisés & obéissants, qu'il ne faut que se tenir droit, & aider seulement des cuisses ( qui est celle laquelle il m'a enseigné en particulier ) & un peu de la langue 

ainsi que la méthode dans l'enseignement

Voilà pourquoi ( SIRE ) je voudrais commencer à dresser l'homme le premier, tant pour éviter aux périls qu'il pourrait encourir, le mettant  d'abord sur un jeune cheval, que pour empêcher les mauvaises leçons que le cheval recevrait sous lui : Car, c'est une maxime générale, qu'il ne faut jamais, s'il est possible, aux exercices de plaisir hasarder la vie des hommes, ni leur laisser prendre de mauvaises habitudes...
Voilà, SIRE, ce qu'il faut que celui qui enseigne considère de près, afin d'apprendre quand il est temps de parler, & quand il faut se taire. En un mot, il faut assurer parfaitement l'homme sur le cheval auparavant que de le reprendre ; & lorsqu'il est assuré, il est besoin de lui enseigner à se sentir. 

il déconseille le premier l'usage des moyens physiques de contrainte 

je ne sers des embouchures, ...  La meilleure qui se puisse rencontrer, est celle qui ne fait point de mal dans la bouche du cheval, conduite par la bonne main du Chevalier, & par la bonne école qu'il lui donnera : car de croire ( comme il y en a plusieurs ) que la bride seule soit celle qui assure la tête du cheval, & qui le fasse reculer & tourner au gré du Chevalier, ce sont des comptes trop absurdes, desquels je ne désire pas entretenir votre Majesté. Car tout ainsi que la diversité des éperons, soit piquant ou mornés, ne font pas manier les chevaux, s'ils ne sont placés aux talons de quelqu'un qui s'en puisse bien servir ; tout de même la diversité des bribes n'accommode pas la tête, ni la bouche des chevaux, si la main de celui qui s'en sert, n'est expérimenté en l'exercice. Néanmoins il est nécessaire de donner de la commodité, & du plaisir au cheval, le plus que faire se pourra ; 

Mais surtout il se fait l'apotre du respect du CHEVAL

" Il faut être avare des coups et prodigue des caresses afin, comme redirai toujours, d'obliger le cheval à obéir et à manier plutôt pour le plaisir que pour le mal. " 

web site en bibliography

Écrits d'Antoine de Pluvinel de La Baume : 
· Le Maneige Royal, Paris, 1623. 

et un recueuil de gravures..."Le Manège Royal"
Reproduction des planches de Crispin de Passe D'aprés l'édition de 1625 :
Henri Veyrier  Dépot légal 2eme trimestre 1974  ISBN 2-85199-100-0

· L'Instruction du Roy en l'exercice de monter à cheval, Paris, 1625. 
(le lire ici en HTML)

Correction et adresse au Roi

Première Partie

De la vesture
De la posture
De la manière d'Instruire
Des Qualités nécessaires
Du dressage
Le travail au pilier
De la Violence et de la Douceur
La leçon aux  piliers
Des Etriers abattus et battant les flancs du cheval
De l'instruction du cheval Monte
Du Dressage Avancé
De l'aide des Talons, de l'apprentissage de l'Eperon
Deuxième Partie
La leçon donnée en selle à S.M. et les corrections de l'enseignement
Des autres règles
Des airs relevés des Passades
Du Passage
Ajuster sur les voltes
Des lunettes aux chevaux furieux
Troisieme Partie
Des autres airs relevés :
le terre à terre, les courbettes, 
les cabrioles, & les ruades
De la perfection du manège
un pas un saut, le galop gaillard
Les moyens d'obtenir les airs


Des Tournois :

Des proportions du cheval et du choix des lances
De la carrière et des exercices à y mener
De la quintaine
Des embouchures
Des désordres
sur le site http://www.multimania.com/chichotte/ 
Télécharger "L'Instuction du Roy" d'Antoine de Pluvinel - 1623

 
 
 
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